dimanche, novembre 30, 2003
Arrive pas mal à la bourre vu que des mecs avaient décidé de se fighter dans la rame.
Ne les remercierais jamais assez vu que grâce à eux, j’ai raté la première demi heure, durant laquelle Gabrielle (jolie jeune demoiselle portée sur l’illégalité et le ridicule) a appris aux deux tiers de la classe à rouler un joint (…).
Découvre la tronche que peut avoir un « dance-floor » dans un appart rue de l’Université. Dedans il y a ce si cher Oscar Coop Phane (« oui, c’est britannique »), qui m’ explique le drame : no briquet, no oinje. Apprécie son charisme et vais rejoindre quelques figures plus accueillantes.
Aperçois la maîtresse des lieux, Petit Mouton Cyrillus, en premier vomissement de manzana (un fond de verre qui aura vraiment du mal à passer).
Distingue Alix (pedigree : 19 en latin) et son déhanché « sexuellement informatif », lui ferait remarquer qu’elle digère plutôt pas mal le Malibu, et l’ entendrait partir dans un rire-roucoulement de 10 minutes.
Chope la caméra pour commencer à filmer, braque Antoine (un sosie de Stallone, à la coiffure de Thinky-Winky) appeler pote méta-hype, et qui n’ose lui révéler où il est. Apprécierais pas mal sa tête lorsqu’il remarquera qu’il était filmé.
Vais jeter un œil au buffet où il n’ y a toujours rien d’autre que du malibu pas frais.
Découvre dans uncoin le responsable criminel de la diffusion musicale tout bonnement à chier. Pleure de rire quand il me révèle que « bah, nan, c’est pas dla merde, c’est une compil des boites de Deauville ! ». Pour me venger, comme il est le seul étranger à la classe, fait courir le bruit qu’ il a des tazs, et qu’il se prénomme Rob’.
La hype gratinée de la classe décide de se barrer au back up.
Laisse la caméra pour aller embrasser un gentil tube doré. Rejoins à la fenêtre par des emmerdeurs.
Enchaîne une danse du balais sympathique, fuit ce mec, improvise une « stone-dance » avec Marine.
Arrive nos 3 amis les plus rigolos. Aurélien est détendu, Alta véner, et la déesse grecque au si beaux yeux complètement raide défoncée. Elle ne tient pas sur ses jambes, et se fait jeter sous la douche. Alta pète une latte d’un canapé qui n’aurait pas du être là, l’aidons à réparer discrètement.
Vais fumer avec Aurélien, et ai droit à un topo désespéré sur l’ état de la déesse. Remarque qu’il fume comme Emmanuel, et sombre dans une mélancolie de trois minutes.
Ai rapidement envie de tuer Philippine, et son cerveau non proportionnel à son tour de poitrine.
Me reclus dans un coin sombre de l’appart pour parler et boire un semblant d’ alcool limpide retrouvé.
En ai rapidemment marre. Nous faisons tous virer après un slow de la Boum.
Rentre épuisée, et passablement énervée par l’heure pas assez tardive, et par ce samedi soir mal utilisé.
Eric appelle. L’envoie amoureusement balader. Ai du sortir deux excuses crédibles, et promettre deux ou trois choses moyennement réalisables.
M’endort vers 5 heures, après avoir achevé mon bouquin.
Me réveille trop tôt à mon goût, trop tard pour que la journée soit rentable. Devine la soirée de mon frère à la tête du lave vaisselle. Fous les Monkeys à fond, et appelle Eric, mange avec lui. Et repart après avoir esquivé les deux tiers de ses questions.
Reconnaît Luc dans mon wagon, lui confie la crise de couple, et n’ y récolterait qu’un « mais t’es vraiment trop conne »entre 3 stations.
vendredi, novembre 28, 2003
J'en ai marre de toi, et de ta conception de la vie trop baudelairienne.
Marre de toi,et de tes jolies phrases prêtes à broder sur des mouchoirs.
Marre de tes yeux auxquels je n'ai rien à reprocher.
Marre de tes reproches sur ma consommation de tabac.
Marre de toi, et de ma dépendance à toi.
jeudi, novembre 27, 2003
Journée éveillant tous les soupçons...
Il y a un ours accroché sur un moulin rose à Barbès.
Message du presque chauve à onze heures trente neuf: "Les petits pois ont une sale gueule, ils fument des oinjes teutoniques" (retranscription approximative).
Oscar dit des choses intelligentes.
Il n' y a plus de clochards à côté du bus.
Le marocain vendeur de fleur de Montparnasse sourit.
Les Gauloises sont dégueus.
Le gay total look petit bateau ne sort plus son yorkshire.
Mon frère s'est remis au vélo.
Une meuf a appelé ma mère se prétendant parent d' élève FCPE, pour lui soutirer des infos sur mon compte.
Tout indique qu'un complot internationale se fomente secrètement. Contre moi.
mercredi, novembre 26, 2003
[L'homme dans l' Ombre - Miss Kitten & Golden Boy]
Fais taire les Village People qui s' excitaient sur Macho Man, en souriant, et trace au fond de la traverse, arrive dans une fôret de bambous, et sonne.
L'ami piercé et récemment rasé m'ouvre et accueille aimablement le brouilly de la cave de mon père.
Entre dans le pavillon total look "nous-c'est-cyrillus-mais-pas-trop", matte les bouquins sur un présentoir, dans le salon-poutres-apparentes, pendant qu'une grande brune bien fringuée me parle de mes chaussures.
Aperçoit la petite blonde et regrette amèrement de m' être trainé ici. Ecoute Florent jouer du piano, et enchaîne les private jokes avec lui. Attendons le reste des convives, tous inconnus... La plupart déjà mariés.
Nous mettons à table, et devisons jovialement de tout, et de rien, de son boulot,et des feux d'artifices péta là bas, cet été... Zappons par la même occasion les relous autour de la table.
Remettons les pieds dedans, lorsque le débat pour lequel nous nous sommes réunis commence...
Supportons difficilement les blagues sur la crise colombienne, mais, ragaillardis par le brouilly, nous infiltrons dans le débat, et imposons notre point de vue, à grand renfort d' hyperboles, et de citations fausses.
Quittons ces braves gens en soupirant. Mattons le clair de lune en recomposant les paroles d' une chanson des eighties...
Mardi soir, j'ai mangé chez des gens biens. C'était chiant...
[visitez le site officiel des élèves de mon lycée, dont je recommande le forum, et les annonces sur la "meningythe" du Red Light]
mardi, novembre 25, 2003
De : Alice, déléguée, alias "jeux-double"
le conseil de classe approche donc si vous voulez dire des choses il faut le dire maintenant!!!!( à moi ou à Hélène)
j'ai déjà noté que la prof de français Mme Sueur.....vous faisez peur (à moi aussi d'ailleurs), qu'on osait pas parler pk on avait peur après de se faire engueuler!!!!!! et c vrai Non, C'est Faux, elle est très sympa madame Sueur, même si quand elle parle, la respiration customisée avec 30 ans de Dunhill, je pense à la mort ...
en plus, on suivait pas les cours d'histoire, alors je me dis que pt-être qu'on est pas tout à fait au point avec la prise de notes.non? Non...
Alors donnez votre opinion. j'attends que ça, mais bon on doit pas se prendre trop la tête avec le boulot alors éclatez-vous!!! Démago...
Alice
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De Oscar, artiste nova-teurs et inrockuptibles, alias "Moi-aussi-j'-adore-Boris-Vian":
nous voulons de l'alcool au diner de classe !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
oscar
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De Hélène, organisatrice du fameux diner de classe, alias "Petit-Mouton-Cyrillus":
oui ms trop et pas de virement au soulage de geule c compris?!!!!!!!!!
hélène Il y en aurait eu caché dans le jus d'orange... ç' aurait été drôle
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De Oscar, alias "Je-Suis-Un-Bouffon-Et-Je-vis-En-Autosuffisance"
ON A GAGNEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !!!!!!!!!!!!!!!!!LES DOIGT DANS LE NEZ!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Conclusion: Oui à l' alcool, Non à la démagogie et à la faiblesse de nos représentants...
dimanche, novembre 23, 2003
Je peux affirmer, après expérience, qu'il est tout à fait impossible de comprendre un épisode de l'Agence Tout Risque, en écoutant du Ludwig Von 88.
La blogosphère prend un côté glauque serieusement inquiétant...
Ai passé l'après midi avec Gabrielle, je suis censée l'aider à y voir plus clair, mais tout ce que je voie c'est qu'elle est vraiment superficielle. L' écoute attentivement déblatérer un nombre d'inepties plutôt affolant sur son physique, avant d'avaler d'un trait mon double, et de la laisser.
Je rencontre un gothique oublié, et met 10 minutes à m'habituer à ses cheveux passés du blond vénitien, au noir corbeau. Buvons tranquillement à Montparnasse à La Consigne, perdus dans des considérations métaphysiques, et éblouïs par l'efferscence autour du Bretagne.
Rentre assez tôt et entend avec joie le message de Luc. Ecrit deux lettres, et me plonge dans la lecture de Crash, magasine conceptuel, d'après Winnie.
Je finis par arriver un peu tard chez Luc, qui vient de plaquer son dernier sosie de Sophie Calle.
Allons chercher un méta couscous inter-sidéral du cosmos de l' espace en bas, et l'assaisonont d'un Sidi Brahim gouleyant.
Attendons avec Iggy Pop les deux amoureux bobo-ïstes. Rom, et Michel enfin arrivés, commençons à parler de bouddhisme et de politique.
Je m'endormirais vers 6 heures, sur le canapé gris, bien après le départ du couple, et bien avant que le presque chauve sombre.
Je me reveille tôt , et comme une fleur de serre, la bouche pâteuse, et la tête indéniablement alourdie, et nous irons déjeuner en bas, dans ce bar coloré et illuminé par la présence improbable de joueurs de djembé cachés au fin fond de Menilmontant.
Parlant encore sans mot dire des excès de la soirée, nous deviendrons hilares.
samedi, novembre 22, 2003
Ai épluché mon carnet de téléphone, mes contacts msn, et deux ou trois mails...
C'est vraiment inconcevable...
J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir! J'ai rien à faire ce soir!
Tous des Lacheurs!
C'est un complot!
jeudi, novembre 20, 2003
En rentrant de chez mes dysléxiques, qui étudiaient aujourd'hui un texte sur Yvain, Gauvain et leur cousin qui avait défié le mari de Laudine, le gardien de la fontaine d'emeraude de Brocéliande... (enfin, Yvain revient avec Laudine à la fin, donc c'est chouette... parce que Laudine est sympa, mais surtout grace à Lunete...), je suis passée devant un fête au rez de chaussée d'un immeuble, où une bande de beaufs ventripotents se trémoussaient au son d'une salsa de supermarché...
ça m'a fait rire.
Un soupçon de quiétude avec Aretha Franklin, et Carson McCullers.
Il faudrait créer plus de ces sortes de moments intertemporels.
K. descend Le progrès, bar où j'ai donné plus d'un rendez vous, vu son emplacement idéal ( à un coin de rue, et si près de la librairie des abbeses -dont je vous conseille la carte de fidelité, qui est fichtrement rentable-, et aussi de L'Oeil du Silence, autre méta-librairie de la Mort Qui Tue). [que devrais je dire au sujet de Scarabée qui en plus d'être un "bar à caractère, se trouve juste neben une boutique de babouches dont je ne parviens à me rappeler du nom tenancé par une cinglée,ultra exubérante, qui illumine sa micro-boutique]
Il est pas cool.
Je vais rejoindre mes dyslexiques...
mercredi, novembre 19, 2003
Lui donnerendez vous à St françois Xavier.
Passe l'après midi à faire le tour operator en bas de la butte.
Commence mes cadeaux de Noël.
Rejoins Barbès à pieds, emjambant les clochards envinassés, et les débris de verre.
Ai une pensée émue enlongeant le Louxor Cinéma.
Chope une rame juste à temps,et suis en avance à Mariages pour prendre un five'o'clock avec ma grand mère de mauvaise foi... c'est une malédection, ou c'est génétique...
Rentre avec Radiohead, avec un sourire presque sarcastique.
mardi, novembre 18, 2003
Je fume par goût, par plaisir, par désagrément, par ennui, par rage, par mélancolie, par politesse, par habitude, par passion, par lassitude.
Je fume sans réfléchir, sans aimer, sans détester, sans besoin.
Je fume avec des yeux bovins, avec des amis, avec des amours, avec des larmes, avec des regrets, avec un sourire, avec un air intelligent, avec assurance, avec plaisir, ...
Je fume les écritures, je fume celle du cow boy, celle du latteur, celle du gardien de chasse, celle de la demoiselle, celle du matin, de l'après midi, et même celle du soir.
Je fume dans les bars, dans la rue, devant le bus, la poubelle, le parc mètre.
Je fume trop, en définitive.
lundi, novembre 17, 2003
La questionne sur sa consommation d’ eucalyptus, sans répondre à ses devinettes. Mate le mec en diagonal de l’autre côté du wagon. Elle respire la classe, et c’en est effrayant.
Finis mon voyage avec Faulkner.
Rentre chez moi, en me répétant que je dois inconsciemment appréhender l’ événementiel, mais que dans l’habitude et la sûreté du quotidien, il y a l’ angoissant risque de n’avoir que pour satisfaction le fait de commencer ma journée de taf, deux fois sur six, à neuf heures quinze.
Ce soir, des gens qui ont bon goût écouteront Radiohead (et vibreront), sauf un.
Et sauf moi.
dimanche, novembre 16, 2003
Je ne suis pas sûre de saisir un jour, cette habitude que tu as, espèce de connard agréable, de sécher méthodiquement les deux tiers de tes cours, et de bosser les dimanches et les jours fériés.
J'ai personnellement fini ce dimanche à regarder Oui Oui en bonne compagnie. Parce que son air de tapette, va bien avec son boulot de chauffeur de taxi.
samedi, novembre 15, 2003
Des fois ça vas pas.
Je longe les couloirs du métro, sinueux, tortillés, complexes. Les têtes de Mila aux cheveux rouges, et les affiches de la Colline dansent entres elles.
Dans ma tête, les images de sa barbe gigotent trop vite, et cette fille qui a failli m’ arracher l’ oreille à cause de mon article sur les Converses dans le journal du lycée, ça m’ énerve.
Il y a des papiers sales, et des feuilles du Monde répandus sur le sol prêts à être lu par des clochards sympathiques.
Cette odeur de viennoiserie à Montparnasse, écœurante qui incommode les gentils vagabonds légaux, et aussi les méchants. Le fleuriste a un sourire commercial, et ses fleurs défraîchies sont monstrueuses, et effraient la fille rousse et sensible de quatre ans, en jolie salopette Osh-Kosh. Les rayures c’est vraiment esthétique.
Les bouffées de chaleur étouffent certains voyageurs pressés et rapides, je devine les auréoles de transpirations sous les aisselles, et aussi dans le dos. Ils sont rapides, et ils font la tête.
Au détour d’un de ces longs couloirs, il y a un miroir, c’est curieux de voir ce visage ahuri.
Des tags de rebelles en manque de rébellion, bleus, noirs, rouges sur le front de Pink.
Cette fille, devant, a un joli chapeau noir, une sorte de feutre, mais féminin, il va bien avec son jean. Ses talons tapent sur le ciment. Et résonnent régulièrement. Je frémis.
Clac, Clac, Clac, Clac, Clac, Clac…
lundi, novembre 03, 2003
Vendredi après midi, je suis entrée dans la petite twingo violette strassée de Seb, avec Joachim, JM, Luc et pas de Rom. Conversations rigolote sur l' A71, avec Vincent Delerm.
Bourges, moche comme Cherbourg. Eric rit de nous voir si beaux en cette twingo. Agnès me prend la tête à deux mains, et je souris peut être pas par politesse, mais par joie, quelle chose étrange.
Vendredi soir, Al le rouge et ses amis (les amis d'Al, donc): Morticia Addams, une Fleur ( en fait, une fée-fleur, enfin j'ai pas trop compris le concept), une Momie, un Prêtre insurectionniste, Tom Sawyer avec des sabots hollandais, Emily Strange, un Majordome, et un Alsacien total look Diesel.
La première idée était de saouler dans le passage Mirebau, poétique traverse, où l'on peut à son aise fumer ce qu' on souhaite.
Mais dans un élan (sûrement pas de génie) d'imagination, et au son de cris hystériques d' hordes d' enfants psychopathes, le majordome eut une idée: et si on rackettait les enfants de leurs précieux butins glucosés?
Dès lors s' éleva la voie fluette d' Emily Strange, et la conclusion philosophique du long récriminatoire fut :"c'est pas bien".
"Les enfants sont des petits êtres innocents et fragiles" rencherit sa copine la Fleur.
La momie et Al décidèrent de faire peur aux petits êtres innocents et fragiles. Le passge Mirebau donne sur deux rues. Dans lesquelles passe une foultitude de sorcières, de vampires, de goules, de fées, de mages, et de citrouilles.
On rit.
Jusqu'à ce qu'une personne d'un certain âge accompagnant la progéniture de sa fille, et leurs copains, demande non aimablement à nos joyeux amis (ou plutôt ceux d' Al), d' arrêter, et elle dit que c'était inadmissible, que si nos parents nous voyaient ils aurait honte, et que pour des grandes personnes comme nous c' était scandaleux, que nous étions méchants et sans coeur, et d'ailleurs qui pouvions nous être pour faire des choses aussi horribles.
Après lui avoir signifier que nous étions des bouffons chatoyants et que notre but dans la vie se limitait à faire des choses sans sens, que nous en retirions une certaine jouïssance, et que nos parents avaient abandonné depuis longtemps déjà, l'idée de faire de nous des ingénieurs et des professeurs, on la congédia aimablement, en la renvoyant à ses confitures, et à sa marmaille de peinturlurés.
Après quoi, la Fleur, et Emily, qui avaient pris peur, et froid aussi, proposèrent un ciné, car après tout nous étions tous des incultes immoraux qui faisions peur aux petits êtres innocents et fragiles, et on devait aller voir un film d' art et d' essai comme pénitence.
Le cinéma de Bourges, est un de ces cinémas curieusment bati, qui n' a qu'une salle et qu'un film. On remplit la salle. "In this world", film intéressant sur l'imigration clandestine.
Dommage qu'on ait eu à supporter le commentaires de la Fleur, en rentrant. Ce serait un euphémisme que de dire que c'était absolument ridicule ce monologue éloge du film.
Morticia voulait la lyncher, la momie dit que c'était mal.
On rentra.
La Fleur renvoya la baby sitter en lui donnant des bonbons, et Tom Sawyer se fit une tisane.
On passa une fin de nuit et un début de jour dans le salon victorien, à utiliser le narguilé de Morticia, au son intéressant de chants grégoriens, et de voies mystérieuses et bulgares.
On fini par vouloir dormir, ce que l'on fit, Morticia et la momie dans des draps brodés mais froids, et dans une chambre au mobilier d' acajou trop classieux.
Morticia se réveilla tard, prit le train, pleura, et se remit, changea à St Etienne, et enfin arriva à Lyon.
Fatiguée, déchirée, et migraineuse, elle s' éffondra dans une bergère brune et beige de l' appartement de ses aïeux, souhaitant, pour une fois, s' arrêter de penser.
J' ai passé le reste du week end avec Madame Bovary, ses excès, sa soif de pouvoir, et son orgueil infame.
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