|
vendredi, janvier 30, 2004
[Chère Inconnue - Benjamin Biolay]
Une formidable expérience.
Je rentre par ma purple line, après m' être fait questionner sur ma vie amoureuse des douze derniers mois. J' ai répondu consciencieusement, sans m' agacer, ...
Je repense donc aux grandes mains d' Eric, pour remonter plus loin les boucles de Malo, et à présent les grands ongles de Vincent.
Enfin, je monte dans ma rame, il n' y a plus que trois boutons attachés, qui s' ouvrent sur mon caraco. Je n' ai personne dans les oreilles.
Je regarde les gens du wagon. A qui vais je pouvoir faire des grimaces aujourd'hui?
A ma gauche, un professeur peut être. La quarentaine, le front dégarni, les yeux clairs. Pas mal, dans son genre.
Moi qu' un rien excite comme une pucelle (c' est marrant d' ailleurs parce que cette expression, je ne l' entend que dans la bouche de jeunes hommes...), je le regarde.
J' attend inévitablement qu' il me regarde, à ce moment là je le fixerais sans le quitter des yeux, sans expressions. Je le fixerais jusqu' à ce qu' il réagisse. Comme souvent...
Je prend son regard, il a deux yeux bleus, je le fixe. Il me regarde. Nous nous regardons.
Vous n' avez pas l' air surpris, monsieur le professeur. C' est curieux, ils sont toujours surpris, pourtant. Et souvent gênés.
C' est maintenant vous qui me fixez. Je suis très forte à ce jeu, monsieur. Je continue.
Nous sortons ensemble. Là, nous continuons à nous regarder.
Je commence à être déstabilisée. Vous me suivez, et vous souriez.
Je m' arrête: C' était un bon combat, vous avez gagné.
Je sais, vous faites cela à tous les hommes?
Seulement ceux dont les mains sont nerveuses.
Et c' est un défaut?
Je ne sais pas.
jeudi, janvier 29, 2004
L' ascenceur descend les dix étages, je regarde mon cadran pour connaître l' inévitable, je suis en retard. Oui, parce qu' on est jeudi. Et que si je n' étais pas en retard, on se serait pas jeudi. On est quatorze à attendre ces foutus bus. Il y a un vieux barbu qui mate la Claudia Schiffer en balconnet Athéna, puis qui peste avec sa copine, qui a une tête d' agrégée de français, contre la RATP incapable de fournir un service correct. Il continue à postilloner rageusement, et trop bruyamment à mon goût, dans le 197. La grosse machine roule laborieusement, mais n' ira pas plus loin que le Novotel.
Alors, je charge à fond Kurt, et son copain yougoslave, et je marche jusqu'à la bouche de métro. Passant devant le clochard strasbourgeois, les minettes en Com8, les vieilles à caniches, les cadres dont la Velsatis est en réparation.
La bouche de métro est fermée. Avec un ruban rouge et blanc. Je me projette uneséancefiction dans le ciel gris: je couperais ce ruban avec des grands ciseaux (ceux de Jean Paul G. que j' ai vu sur Paris Première), comme à une inauguration. Je veux traverser, afin de me ruer dans une de ces quatres foutues bouches, et finir par aller à ce cours d' espagnol. Mais là, le gentil gardien de la paix, avec son joli brassard rouge fluo -qui shine- Police, me dit avec sa voix de catcheur: "Ah, ma ptite mademoiselle, va falloir attendre, on laisse personne passer, c'est lprésident chinois, voyez...". Je vois.
Nous sommes trente à attendre. Les étudiants avec leurs sacoches Manhattan Partage, une blonde serrée dans son 525, qui allume sa marlboro light, me rappelant la douceur de celle du matin. Deux bruyantes hystériques en Etam, Puma, H&M, qui débitent des conneries monstrueuses (la Chine c'est un gros pays de connards). J' envoie un texto à la rigolote scientifique. Je m' enerve. Je m' impatiente. Kurt m' exaspère temporairement. Je soupire. Je gesticule. J'ai froid.
Et enfin, il est passé, en excès de vitesse, avec son convoi de trente huit voitures noires aux verres fumés, et une hélicoptères. Des voitures noires, avec des drapeaux rouges et jaunes; que de bon goût!
Combien ça a couté au contribuable?
mardi, janvier 27, 2004
Ai croisé Angélina, avec un brushing des années 90, dans les couloirs du métro. Elle a débité pas mal de trucs sur son ex, l' étudiant artiste.
A part ça, je m' emmerde.
lundi, janvier 26, 2004
Fnac, samedi après midi, trois ados en uniforme « people=shit », deux jouvencelles, nombril à l’air, claquant leurs inestimables euros économisés dans l’ album d’ Hélène Ségara…
Aperçois, dans le reflet du présentoir de l’ édition collector de Swimming Pool, mon visage blanc, et le regard disgracieux qui s’ y perd.
Chope une rame, rentre dans la librairie des Abbesses, y trouve Re Garde Moi, de Miss Tic, dont je suis, maintenant, déçue… La libraire exubérante corrompt un petit nain en parka orange avec des bonbons, je mate des livres de bobos, il fait déjà nuit dehors.
Descend le colimaçon artistique d’ Abbesses, sur le quai d’ en face deux plaisantes brunes hystériques, éclatent ponctuellement d’ un rire tonique.
Rejoins la rive gauche en calculant des vecteurs, appelle l’ étudiant artiste pour lui signifier que je serais en retard, il s’ y attend …
Dépose le grand livre, et les plus petits, chope mon keffieh subversif, me retourne pour contempler ma chambre, et ne discerne qu’ un amas incohérent d’ objets hétéroclites et colorés pour la plupart, des trucs que des personnes de ma génération doivent tous avoir dans leur chambre…
Rejoins l’ étudiant dont les cheveux ont changé de couleur, il entame la conversation par « Comme dirait Aznavour… », et j’ acquiers la certitude que la soirée sera aussi démente que son esprit détraqué…
Mangeons ce fameux couscous gratos à la Chope De Château Rouge, en terrasse. Lui parle de mon script, ai droit à un discours censé atténuer ma mégalomanie… Puis devisons de Taxi Girl, Manu Chao, Sarko encore, ces potes du XVIIIe, mes camarades du VIIe, les anciens amis, Roselyne Bachelot inévitablement, la Bretagne et ses goélands, l’arabe que je vais commencer l’ an prochain, les combines à thunes, son père insupportable, la recette de la tarte aux pates … Commençons à parler entre la semoule refroidie et les demis avec nos voisins de tables, un Pierre au visage gracieux, et son couple de copains, on parle de Kraftwerk, des squatts d’ Arcueil, et de la bibliothèque espagnole…N’ ai sans doute pas perçu toutes ses références, mais son bouc et sa répartie m’ ont séduite… En avons rapidement marre, et allons arpenter le quartier latin (-darling-), reprenant une ancestrale tradition comptons les voitures rouges ( peu nombreuses ) et les baskets noires ( omniprésentes ) jusqu’ à épuisement, faisons des grimaces devant les restaus hellénistiques, mattons les habiles de leurs mains avec du feu au bout, écoutons un clochard avec un rat et des ganja-boys qui enchaînent Hotel California, Let It Be, San Francisco, No Woman No Cry,…
Nous planquons au chaud dans un bar, et continuons nos discussions incohérentes, en commentant nos visions, et notre euphorie…
Ce mec est bien.
vendredi, janvier 23, 2004
Ligne 4, colis piégé, emmerde tous les mecs de la ratp, en considérant cependant le fait que je vais bénéficier d’ un temps de moins sur mon cours de math, constatation non négligeable, et je souris à la vieille qui lis du Barbara Cartland, m’ apercevant du caractère incohérent de mon humeur…
Cinq silhouettes plutôt étriquées, pas très différentes. Deux jeans Diesel, trois paires de converses, une paire de ballerines, et une d’ adidas. Gabrielle, telle une Strokes si ça avait été des meufs, rebelle capricieuse, un pull noir, et un marcel crème, la blancheur maladive de sa peau est divine. Impossible de ne pas voir Antoine, des marques des pieds à la tête, l’air nonchalant, il ira loin, vu son débit de paroles et sa manière de soulever les foules [fais ton malin]. Hortense, ensuite, jean Diesel, pull Replay, et lunettes Gucci, et cet air de rêveuse opprimée impénétrable. Inévitablement à côté, se tient appuyée sur le tableau, cette chère Pauline, dans sa mini jupe en rayonne noire, et cette chouette allure de belle ingénue. La petite Albane, récite leur rapport sur les droits des enfants et des parents, sa « tie » autour du cou…
Ils ont parlé, nous ont exposé les tenants et les aboutissants de cette histoire de code civil. S’ en suit le fameux débat qu’on nous avait annoncé, celui qui était censé nous faire exploser les neurones car, c’est bien connu, nous ne sommes que des adolescents lobotomisés et immatures vivant dans des cocons de surconsommation ; ce légendaire débat, oui, celui auquel nous étions censé de rien comprendre, car nous ne nous écoutons pas, et utilisons des mots dont nous ne connaissons pas le sens… Nous sommes arrivés à bout du monstre, déviant le débat, comme font les adultes qui, eux, s’y connaissent bien entendu…
Déambuler dans ce lycée avec l’ ami chevelu, et la brune basque, se poser des questions transcendantes quant aux Vorticelles et aux Chlorelles, ainsi que leur métabolisme respectif, se demander qui possèdent le plus de chloroplastes, et qui est autotrophe, et qui est plutôt hétérotrophe… Par lassitude enfin, reparler de mon projet dont la folie est exquise… Les divagations sur l’ homo phobie, les relations du professorat musical avec ses élèves, et toujours ce débat récurrent sur les différences entres riches et pauvres…
K. Dick, et Manu Chao sur la ligne 4.
En rentrant j’ai croisé dans les couloirs blancs l’ ex exilé suédois, Thibaut avec sa brune, celui qui postait des mails inquiétants (« Le poumon, le poumon, vous dis-je ! ») sur notre liste, et avec qui nous avions évoqué l’ éventuel possibilité que Sainte Lucie fut brune et débauchée ( ce qui avait abouti à une nouvelle surréaliste)… Un type extraordinairement curieux, ténébreux, et aux sentiers de l’esprit tortueux, selon une expression qui n’ est pas de moi …
La brune de Thibaut est vraiment moche.
jeudi, janvier 22, 2004
Je persiste avec ce mec qui n' a rien en commun avec moi, et l' écoute m' exposer ses thèses d' extrême droite. Petit anti-conformiste, va...
J' ai reçu un coup de fil de l' étudiant artiste, et nous avons parlé de Sarko. Sommes arrivés à la conclusion qu' il devrait porter un jean Diesel et des Sparco.
Les appels incessants du batteur sont vraiment agaçants, il m' a appelé alors que je sortais de l' Athénée sous la pluie, ce n' était pas le moment, et puis mercredi, et nous nous sommes disputés ( je me suis disputée, en fait ), enfin aujourd' hui, nous avons abordés ses idées politiques...
Tiens, la prochaine fois, on parlera de son enfance...
Il ne me reste plus qu' à écouter Yann et ses élécubrations sonores... en pensant au nombre de clope que je pourrais fumer si je n' avais pas décider d' arrêter...
...il faut vraiment que je voie Eric...
mercredi, janvier 21, 2004
Aujourd'hui, je me sens minable comme une Burlington...
Pour un peu j' écouterais du Jean Louis Aubert...
mardi, janvier 20, 2004
Si je vous dis que je suis convaincue (sein überzeugt) que j'ai rendez vous avec l' histoire, vous en pensez quoi?
Non, parce que je me repensais au Louxor Cinéma...
[Demie Clocharde - Brigitte Fontaine]
lundi, janvier 19, 2004
Je n'ai rien à dire.
Et pas envie de poster.
dimanche, janvier 18, 2004
Je ne suis pas fan de questionnaire, mais celui ci me plait bien. Et puis, il faut bien poster, n'est ce pas?
1. Mon vice le plus honteux (laissez de côté les chocolats et le Moniteur Automobile, c’est dans les horreurs que vous cachez aux autres que ça se passe).
la débauche
2. Le principal trait de mon caractère que j’étouffe lors des nouvelles rencontres pour avoir l’air d’une personne agréable.
le narcissisme
3. La qualité que j’exècre chez les hommes.
le romantisme trop poussé
4. La qualité que j’exècre chez les femmes.
la simplicité
5. Mon principal défaut (le vrai, celui que vous n'avoueriez même pas sous la torture. Pas des couilles du genre «je suis trop passionné(e)» ou encore «je fais trop confiance aux autres» : grattez le fond noir de votre misère intérieure, ça va jaillir).
une rancoeur très durable, et juger toujours juger...
6. La principale qualité que les autres conservent avec moi malgré leur envie de me dire mes quatre vérités.
le sourire
7. Ce qui m’angoisse le plus chez mes amis.
leurs rôles
8. Mon occupation indécente préférée.
t'aimerais bien le savoir...
9. Le rêve de bonheur que j’invente pour faire croire au monde que mon esprit est sain.
me marier avec un artiste, avoir quatre garçons bruns, et vivre dans un grand loft sous les toits
10. Le plus gros malheur que j'ai causé à autrui.
accepter que les autres deviennent mes amis
11. L'ennemi à qui je souhaiterais d’être moi-même.
j'ai peu d' ennemis, à ma connaissance
12. Là où les autres m’enverraient vivre si je me révélais à eux tel(le) que je suis vraiment.
dans un goulag?
13. La couleur de mes cernes quand je rumine contre ceux que « j’aime ».
damassé florescent
13. La fleur que je prétends aimer pour avoir l’air plus romantique, plus artiste ou plus botaniste que je ne suis.
l'orchidée
14. Le nom d’oiseau (=une insulte pour les millimétrés du bulbe) qui me colle le mieux à la peau.
salopeeee
15. L’auteur de prose que je ressors à tout bout de champ quand je veux faire croire que je lis.
Carson Mc Cullers, et moi même
16. Le poète dont je pourrais citer deux vers d’affilée sans aller chercher sur internet (ok, et maintenant, un autre…).
l' affiche rouge (si)
17. Le héros que je voudrais vraiment être si je parvenais à oublier que pour cette question il faut se montrer humaniste, cultivé(e), romantique, racé(e), tout ce que je ne suis pas.
wonder woman
18. La première héroïne de fiction qui me vient à l’esprit et qui vaudra pour celle que je prétends préférer puisque je n’en connais qu’une ou deux et encore, en forçant.
fantomette et jeanne de jeanne et serge, elles me sont venues à l' esprit en même temps, et s' en ai suivi un méta-affrontement...
19. Celui de Beethoven ou de Mozart que je préfère à pile ou face vu que ce sont les deux seuls noms de compositeurs dont je me souviens et que je ne connais que la 9ème , enfin le titre, pas la musique.
Vivaldi et je t'emmerde
20. Le peintre dont je me dis à chaque fois «Ah, oui, ça il faut que je retienne son nom pour dire que j’aime bien».
signac
21. Un mec qui ne me dérange pas trop, dans la vie réelle.
mon frère
22. Une femme qui ne me dérange pas trop, dans la vie réelle.
je ne voie pas ...
23. Un personnage que j’ai vaguement associé à quelque chose de positif dans mon cours d’histoire.
Averroes
24. La pire bouffe et le pire liquide que je suis capable d’ingurgiter quand j’ai la flemme d’aller faire les courses et qu’il n’y a plus rien dans le frigo.
le gruyère qui transpire la graisse, et le lait périmé
25. Ce que je déteste au quotidien et qui me pourrit l’existence sans que j’ose l’affronter.
ma future rupture avec vincent
vendredi, janvier 16, 2004
Il faut bien dire que je ne t' aimais pas.
Vraiment, j' esperais profondement que ce serait pour toi aussi une sorte de passade.
Tu es très envahisseur.
Tu appelles tous les jours, et tu m' agaces, tu m' agaces, tu m' agaces...
Et puis, j'ai essayé de faire des efforts, de sauver la situation.
J' ai accepté tes références de sous loques musicales, ton côté pseudo trash, ta relation fusionelle avec ta batterie.
Et puis j'ai quand même beaucoup d'affection pour toi.
Tu es reposant, casanier, calme, pas vraiment contrariant. Mais de droite.
Finalement je me disais que ça finirais comme ça a commencé, sans éclats.
Et maintenant, je ne sais plus quoi faire, parce que je ne peux accepter que tu me dises que ce que tu préfères chez moi, c'est mon expérience.
Il vaudrait mieux que tu appliques tes principes à la con.
C' est à dire, te taire et laisser planer le doute sur ta connerie.
jeudi, janvier 15, 2004
Benjamin Biolay est négatif.
Regarde par la fenêtre, et observe les cheminées industrielles au loin. Les lumières de cage d' escalier allumée en colonne sur les barres d' immeubles. Les nuages bleu nuit qui s' entrelace, et l' effervescence de sortie de bus, la marée humaine sur le périphérique, et les cailles en conspiration dans le décor urbain, assis sur les poubelles, les bananes Lacoste et les sweat Fubu...
Au loin, la dame de fer, qui s'éclaire, et qui fait le phare, Montparnasse éclairée comme une boule disco qui déconne.
Et plus près, là, le bol thaï, les feuilles perforées, les pinceaux, les stylos, les bouchons de champagne, les blocs, les paperasses, les tracts pour des marabouts, les batons d'encens à côté du complaisant bouddha, près de lui, une Shiva verte, et ensuite, des perles colorées, et un capharnaüm apocalyptique effrayant, où plusieurs éléments semblent s' être rassemblés.
Il reste au milieu de se bazar, mon corps, dont la chaire finira par se confondre avec le bois du bureau.
Et même à l'intérieur de ce corps qui ne sourit pas, ce curieux sentiment de frustration, d'immense solitude, et d' éternelle incompréhension.
Benjamin Biolay, n'aurait pas autant de succès, s' il n' était pas ce si beau, parisien blasé . Certes.
mercredi, janvier 14, 2004
A lueur de la lampe ikéa, et avec Keren Ann et ses amours de 17 ans, je peux affirmer que l' apartheid fait encore de victimes. Ma main témoigne:
"Oui, c' était horrible, le résumé en cinq pages sur l' apartheid en anglais d' examen, m' a délié les tendons de la main droite,mon petit doigt a faillit se désolidariser, et mon annulaire présente des grosses traces rouges, pouvant visuellement s' apparenter à une vilaine maladie de peau telle que la lèpre mais en rouge..."
J' étais tellement fatiguée que je n'ai même pas eu la force de compter les mots. Pléthore de passifs, et foultitude de subordonnées, mais dans un style concis ...
Le téléphone a vibré, c' était l' étudiant artiste, approuvant mon plan couscous...
mercredi, janvier 07, 2004
"- J'ai décidé de prendre une année sabbatique.
- Ah bah, c'est bien ça Edouard. Et quand ça?
- Là, à partir de maintenant."
La Bostella
[Son: Donny Darko - Mad World]
mardi, janvier 06, 2004
Je suis en parfait accord avec un truc qui ne me regarde pas.
Reste une heure à parler avec la belle bretonne brune, discuttons ski, littérature imposée, grossierté, génération, orientation. La laisse au british badminton. Me fait coincer par ma déléguée qui lit Sartre. Entrons dans le métro, la quitte à Montparnasse, et choppe ma rame à temps. Ecoute le groupe toulousain dire des bêtises avec un accent occitan. Regarde les affiches, et le sac de la grande devant, qui est tout à fait ce qu'il me faudrait. Me replonge dans Ferragus. Une fois dans le bus, reçoit un sms d'amoureux transi et pitoyablement désolé ( "désolé, désolé mais mes parents sont fâchés") que je supprime, et auquel comme les précédents je ne répondrais pas. M' étonne de l' amour entre Madame et Monsieur Jules, et de l' esprit sournois de Ferragus. Monte chez moi en lisant par reflexe la pub des pizzaïolos (livrer en une demi heure peut il être considéré comme un avantage?). M' effondre après avoir préparé la chaine à recevoir les trois minutes cinquante et une de ma chanson préférée de Blur. Allume le pc, et butte sur un commentaire réaliste.
lundi, janvier 05, 2004
Mouahaha
un costume de batman...
mouhahaha
pour le gala d'agro!
mouhahahahaha!
dimanche, janvier 04, 2004
Il ne faut pas négliger le plaisir du yahourt d' une heure du matin. Celui d'après le devoir de Math, et d'avant le DVD d'une heure et demi.
Non.
Et est ce que si Fantomette mourrait il y aurait autant de monde à son enterrement qu' à celui de Diana?
samedi, janvier 03, 2004
Je suis arrivée en retard dans sa gare de (sa) banlieue. Nos rendez vous se font ici. Le décor est d'une laideur incontestable. Une femme nue, à genou, illuminant par la blancheur de sa peau, est plantée sur une pyramide de pierre. Cette présence incohérente au milieu de la laideur du paysage m' intrigue. Comme une pustule furonculeuse sur une brune préraphaélite de Millais. Mais dans le sens inverse.
Mon retard ne m' accable pas outre mesure, bien qu'il soit démesuré, surtout pour un rendez vous galant. Il n'est pas là.
Je n'ai que la lecture du panneau d' annonces municipales. J'ai achevé Stevenson sur la ligne 4.
Il fait abominablement froid. Le sang circule promptement jusqu' à mes oreilles pour réguler la température corporelle. Le métal de l'anneau, rendu conducteur du froid, m' assassine le cartilage. L' oreille rougit. Elle est, visuellement, réduite à l'état de tomate farcie sans farce.
Je me sors de mes considérations médicales pour repenser que le batteur devrait être là, malgré mon retard intolérable, m'attendre impatiemment. Mais non.
Je dégaine mon outil de communication en extérieure. Il n' est pas chez lui m' affirme sa mère, une blonde stable, lassante, qui fume des Fortuna, regarde Vivement Dimanche, lis Marie Claire Déco, en écoutant Norah Jones (si!). Une femme qui fait, sans doute, refaire sa cuisine au noir, vote à droite comme son père, regarde Julie Lescault, et attend sa retraite.
M' interroge sur la possibilité qu'il m' ait, nonchalement, posé un mammifère végétarien originaire de la péninsule Ibérique, très prolifique et largement répendu.
Le bippe. Finis par l' appeler, lui laisse un message rageur. Continue de marcher sur 3 mètres. Matte un joli garçon, typé "underground-james-dean", fumer des tubes. Etablissons un contact visuel d'importance. Echangeons quelques mots incongrus cités hors-contexte. Souhaite que Vincent apparaisse à ce moment, repense aux réprimandes du blond platine.
M' échappe lorsque la conversation devient tendancieuse. C' était pourtant un mec marrant.
Rentre en chargeant Ludwig von 88 à fond, balance la tête sur Le Petit Adolf Et Le Petit Jean Marie.
Une fois chez moi, tope un thé à la pomme, colle une photo de Robert Hue sur mon mur. A côté de Raffarin, et Ardisson.
vendredi, janvier 02, 2004
Date: Fri, 2 Jan 2004 14:09:35 +0100 (CET)
De: "Chlo(é) R."
Objet: Usage
Il de rigueur de souhaiter une bonne année aux gens de son entourage, en ce moment.
J'avais eu l'idée de vous souhaiter une mauvaise année, pour deux raisons: la première était que comme on souhaite une bonne année, celle ci est mauvaise; la seconde, qu'une année ne peut être bonne, même dans l'ensemble. Partageant mon idée hyper novatrice, je me suis fait traiter de bobo pessimiste par un intello aux cheveux gras qui se reconnaitra.
Donc, à défaut de mon annonce d'une année apocalyptique, je vous souhaite une délicieuse année à tous.
Mais encore quelques mots (mal synthaxés) à propos des resolutions que vous ne manquerez pas de prendre, ne niez pas, nous savons qu' un tiers d'entre vous veut arrêter (de fumer, ou autre), un tiers veut bosser, et le tiers restant privilégier les activités culturelles à la paresse estudiantine internationalement reconnue. Il est souhaitable, de renoncer à ce genre de choses. Concentrez vous sur des choses plus à votre portée (le bon goût, faites voeu de bon goût, et j'en ferais de même, en portant deux doc marteens de la même couleur), ou d'intêret général (le piratage de jetparadise.net, par exemple).
Cependant, comme je suis conformiste malgré les apparences (qui sont trompeuses etc...), je vais donc vous souhaiter [sincèrement] une véritable bonne année, avec un certain équilibre entre les mauvais coups, et les satisfactions, des partiels/examens/contrôles/brevets/cap/bep/[...] réussis selon vos efforts, et plus si possible. Je vous souhaite aussi, que je réussisse à attraper cette année enfin, le sens de la ponctualité. Et pour vos oreilles fatiguées des dialogues des teletubbies, le bon goût dans les références.
Je ne mentionne pas que cette année, j' espère que vousferez plein de découvertes musicales, sociales, littéraires, historiques (le ministre des loisirs sous Blum, c'était Léo Lagrange), etc... car je l'ai déjà fait l'an dernier.
Sur ce, sans doute à bientôt, ou à plus tard...
Chloé
ps: longue vie au fns!
!
|
|