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jeudi, mai 06, 2004
Hello,
Goodbye.
Devine quel jour on est...
mercredi, mai 05, 2004
J’imagine que les choses finissent mal.
Parce que tout finit mal.
Et ceci parce que tout commence bien.
Justement, c’est comme ça qu’on se fait avoir.
Je distingue très bien le début de la vie.
Je voie le début avec des bruits de perles, avec des gens beaux, et des gens amis.
Il y a une lumière chaude, et il y a les jolies mots, les jolies choses.
Tout est plein de oui.
Tout est beau, tout est bien.
Et finalement on fond dans cette beauté, tout fout le camp dans un trou noir.
On dit « ça va s’arranger ».
C’est de la lucidité de se dire que demain ira mieux.
Ineptie.
Je croie qu’ on s’ habitue à souffrir, c’est très valorisant.
Abnégation, d’un autre côté.
Ai trop bonne mémoire.
Des mots du seul qui dit la vérité.
« Ne te fais pas trop de mal ».
Ta Gueule Connard.
Tout finit mal.
Trouble.
mardi, mai 04, 2004
Ai marché vite, mais suis quand même arrivée en retard, les pieds endoloris, au Penty. Max le vendeur de vitres a trouvé ça très drôle. Mais il trouve tout chez moi, très drôle.
Ce mec n' est pas vraiment rassurant, inquiétante façon d' envelopper son interlocutrice de son regard pour que le charme de ses paroles opèrent.
Ai pas la langue déliée, lui, l' a pour deux.
Finis le paquet de Camel avec lui. Tant qu' à faire les choses, autant les faire à moitié.
Suis très nerveuse. Trop d' idées, et d' "il faut". Quel objectif dois je considérer prioritaire? Et comment prendre une décision, moi qui ai horreur de ça? Instant de panique.
Lui demande tout à coup s' il connait Zouzou la twisteuse. Non.
Avais décidé de tout jouer là dessus.
Le quitte sous la pluie avec un balbutiement de visionnaire, ai les pupilles dilattées et les joues chaudes.
[Puff The Magic Dragon - Peter, Paul And Mary]
lundi, mai 03, 2004
Alors voila, aujourd'hui tout le monde m' emmerde.
Je suis d' une humeur massacrante.
Je souhaite le suicide de plus de quarante personnes.
J' ai tellement la rage que si ça continue je vais me mettre à baver.
graaaaah.
hrglmfb.
gnerfk.
mhpf.
arg.
[ta gueule - jesuistropvéner]
dimanche, mai 02, 2004
Ai soufflé des parachutistes blancs sur l' altermondialiste qui m' enguirlandait. Semblerait qu' il n' ait pas apprécié que j' oublie notre entrevue, et il ne sourit pas à mes grimaces. Tente de me persuader qu' il est une loutre, et n' y parviens pas...
Me concentre sur les doigts qui s' exercent promptement sur les cordes, regarde le ciel en mangeant des paquerettes, allume une immonde Camel insupportable, et ouvre un débat avec le timide et la blonde sur l' érotisme du pouce. Sourire béat, ne note pas les mauvais accord d' un titre trop entendu...
Explique les règles du Loup Garou, récite une chouette comptine en allemand enfin retrouvée, et écoute les réponses en espagnole composant une hymne pro-citron(s)...
Ai poursuivi la discussion tard avec l' elfe, le café froid, et l' ampoule grillée.
La temperature de mon corps refuse de se réguler.
[A Ton Etoile - Noir Désir]
vendredi, avril 30, 2004
Cela faisait un moment déjà que j' envisageais la possibilité qu' il y ait des serpents dans les plafonds...
Observe fascinée l'ingéniosité de sa coiffure, l' enlacement savant de mèches brunes, le noeud parfait, les cheveux lissés, accrochés, pas un seul petit cheveux avortés ne semblent avoir été rattaché avec malice, tous ses cheveux communient à une oeuvre d'une grande beauté. Je suis totalement éblouïe, par de grace ordonnée.
Une fois de plus, j'ai eu droit à tous ces problèmes-de-fille, le pourquoi du comment elle se sent deprimée et moche. Pourquoi elle n'aime plus l' étudiant artiste, et les raisons profondes et subtiles de leur rupture. Me demande comment on peut avoir une approche aussi rationnelle des choses, c'est peut être ce qui m' a manqué pour être crédible avec Eric.
N' ai jamais vraiment compris les gens capable de parler d'amour très ouvertement, et pas non plus ceux qui exposent leurs sentiments à coeur ouvert. Probable que ce soit parceque j'en suis relativement incapable.
Ai vaguement répondu à ses questions, qui devaient, en réalité, être réthoriques.
Il semblerait qu'ensuite elle se soit énervée, finalement, possible que ce ne soit pas facile à vivred' apporter de l'importance aux sentiments profond. Ai noté de ne jamais prendre son habitude, laquelle consiste à placer "profond" tous les trois mots.
Comme elle s' emportait, ne voulant pas gâcher son illustre beauté, épargner àses joues nacrées une larme au rimmel; ai tenté de la calmer.
Lui ai exposé mon point de vue sur ce fameux Amour, dont elle parlait, et dont elle parle toujours. Ai dit la vérité, qu' en définitive à mon sens, rien n' engageait à rien, tout est une question de circonstances, de feeling comme ils doivent le dire dans son magazine préféré. Ai précisé que lorsque je disais que rien n' engageait à rien je le disais de façon un peu excessive, que finalement il faut faire attention, que tout à une conséquence, mais qu' on ne doit pas donner de raison à tout. Ai trouvé mon discours confus.
Etais satisfaite, il correspond à mon état d' esprit.
Mais ça n' a pas marché, elle a quand même pleuré de foutues larmes noires, elle a fait des rigoles sur ces joues poudrées de blanc, le crayon rouge qu' elle avait du s'appliquer à mettre s'est estompé, et l' ombre lit-de-vin n' était pas waterproof...
Elle était quand même fichtrement jolie.
Ai pas de talent d' écoute, ni de réponse, pas même de question à vrai dire.
lundi, avril 26, 2004
dis donc,
celui qui sait d' où vient "Le jeudi je suis perdu"
heu, je lui offre un choco BN.
ou 250 000 livres turques.
un indice, c'est Joe qui dit ça.
et en plus c'est dans un film.
-chut, Louise-
dimanche, avril 25, 2004
Qu' y aura t il a retenir de cette session Cannes?
La promenade avec Emmanuel. L' entrevue avec Armande qui a changé de cheveux, de poids, et de nombres de piercings...
La crécelle enfin trouvée.
La mer en lagon, et la bataille de sable.
Les nombreuses bêtises achetées à Bathroom Graffiti.
Le magasin Agnès B, temple.
Le temple de la tong.
Le danseur de la Compagnie Castafiore et sa chouette propension à ponctuer son discours de "c'est 'achement onirique-tvois...".
Les locaux de la Compagnie Castafiore, autant parler de la 3e dimension.
L' administrateur de la Compagnie Castafiore, très doux.
Coffe And Cigarettes.
Le Saint Antoine.
plein de choses finalement...
mercredi, avril 21, 2004
Je me réveille en sentant la Belle Journée. Et ça fait quelques jours.
Suis allée manger une glace chez Ernest avec Emmanuel aujourd'hui. Citron Chocolat. CC. Coco Chanel. Chloé Cacharel. Cacahuète Cacaotée. Cioran Calculateur. Charlotte Cassis. Coquette Cannoise. Cigare Coloré. Casseur Crétin. Cassé Cliniquement. Chiwhawha Cuisiné. Chemisier Célèbre. Champignons Chouettes. Chansons Chantonnées. Casque Chromé. Cassedédi Chloesque…
Elle avait bon(mon?) goût. Les yeux d'Emmanuel doivent avoir bon goût. Si beau dans son marcel GAP. Il raconte sa mère encore, toujours, sa psy tellement mignonne depuis qu'elle s' est coupé les cheveux, et il salue des rombières dans la rue d' Antibes. De ces blondes platines avec des marques, des pantalons marins, des tee-shirts bariolés mal coordonnés, des pochettes en cuir assorties au nœud de leurs caniches, pas une sans un grand sac en papier solide et avec des cordons tissés. Et une graaande marque. Créateur.
Emmanuel en embrasse une, elle lui murmure un truc, et me regarde singulièrement. Je lui demande du feu pour éviter une question sur mes origines familiales. Elle m'en offre avec un de ces briquets en or, horripilants. Elle reste à discuter avec nous. Ou alors c'est l'inverse.
De son poids, son traitement anti-vieillissement, son mari mort, son chien, ses produits de beauté, et les nouvelles collections, ainsi que le Festival qui approche, et qu'elle est triste de ne pas avoir des enfants comme nous, quoique non, elle ne pourrait pas avoir sa vie, qu'elle aime bien après tout, on s'y fait. Je voudrais demander à quoi on se fait, Dépenser son argent seule?
Je me dis que je suis déjà assez subversive avec mon bandana rouge sur mon crâne et mon nom sans particule. Seulement elle a ses UVs à faire, et dois écouter d'autres histoires dont il est le héros. Cette femme était un cliché. Un cliché ambiant. Flippant. Heuresement elle est partie, sa silhouette se dissipant avec le numéro 19. Et il n' y avait plus que le beau névrosé.
L' entend me compter un grand nombre de soirées hypes internationales, mais globalement cannoises, fables agrémentées de citations dans des langues étrangères (/anglais) d' artistes, ou de sommités ultra branchées (/Magloire?). A Bathroom Graffiti, où nous jouons à tout essayer, il me dit "tu fais une tête de frustrée, puce, c' est moi le malade-névrosé!". Non, y a rien, ta gueule, continue à me raconter ce que tu lui a dit à ce mec qui se prenait pour Tom Ford.
Je rentre en fredonnant du Carla Bruni. Subit la couleur du ciel. Regarde autour de moi, et préfère ne pas imaginer Deauville.
Toi, tu ne m'appelles pas Puce.
Mais Toi, tu ne répond pas.
(Barzakh - Anouar Brahem)
dimanche, avril 18, 2004
"-Alors tu crois en cette science fiction qu'est la chretienté?
-ça se pourrait...
-Pourtant t'avais pas l' air conne..."
Parties de Loup Garou, au Roi Albert...
lundi, avril 12, 2004
A Deux heure, le ciel était une marre de sang..
Là, il est Trois heure, et il semble que le ciel soit une marre d'encre...
Après l' avoir retrouvé sur un siège citron d' Odéon, le presque chauve et moi sommes partis mater, installés au Killy Jen, les roller mans, avec leur treillis orange fluo Diesel.
Après, parce que nous ne sommes plus intelligents, nous sommes allés voir une daube commerciale dans l' UGC de Gare de Lyon, ça compensera pour la troisième récente vision de Goodbye Lenin, et pour Buongiorno Notte samedi...
Avoue que je ne me remet pas de cette soirée enfumée, me fais défaire mes tresses, raconte des histoires sur les rues claires du XIIe, rêve que les hublots d’ éclairage par terre sont des abris anti-atomiques, fait des grimaces, et me laisse tomber.
Je ne vois la lune, j’ écoute des histoires sur monsieur Delanoë, dans la nuit encore claire je distingue la lumière de sa Gauloise…
On parle un instant avec des petits roumains, on regarde les nuons des sex shops, et nous marchons jusqu’ à la manufacture des Gobelins, là je ne ris plus. Rentre tôt.
Ce matin je me suis levée trop tard, j’ ai mangé avec l’ étudiant artiste, une horrible chanson de Delerm dans la tête, et mon moral a définitivement été flingué… il y a quelque chose de cassé. Et j’ ai si soif, pour parler comme Nerval…
[Le Gout Du Citron - Mickey 3D]
dimanche, avril 11, 2004
J’ enfile schnell mon costume d’intellectuelle, comme il y en a plusieurs dans mon dressing, mais avec celui ci, il n’ y a pas d’erreur possible.
Je file en me faisant remarquer que les larmes sur le mascara Pump Up, ils vont trouver ça –conceptuel-, je regarde l’ heure, ça faisait longtemps que j’étais pas partie aussi tard…
Je ne me presse pas dans les couloirs carrelés, plus de batterie, un air ahuri, mon pied qui tape sans que je m’en aperçoive.
J’ allume le tube en bas de chez lui. Et je récapitule, ne pas sourire, ne pas avouer écouter de la pop.
Monte, et sonne dans un élan de courage. Pénètre alors dans un cendar géant, je ne distingue pas tout de suite le visage de mon barbu. Lui sourit, et me prend dans ses bras, me sers. Je ne sais comment réagir. Sa Vanessa est elle partie ?
En fond, il me semble que je reconnais la BO de Buena Vista Social Club, il y aurait donc une vie après Indochine, Gainsbourg, Beck et Placebo…
M’ avance ensuite dans l’ appartement, qui est si familier, et pourtant différent. Deux sacs Dior Homme, une paire de Clarks, un énorme cendrier en verre massif, pompeux, horripilant. Avant dans ce studio, il n’ y avait rien. Il y avait des fringues chinées aux Puces que-c’est-so-authentic, des bocaux de sauces tomate plein les placards, et un cendrier en terre cuite sicilienne. Pourtant ce sont bien, au moins, les mêmes murs. Mais là, en plus de la jolie affiche de propagande, il y a une tête de Che, sur-vue, et donc vulgaire.
Enfin, je mate la table, et m’ attend à n’ y voir que des restes de tofu, mais il semblerait que le barbu se soit mis aux olives… Etrangement, malgré les nuages de fumée, tout me paraît aseptisé…
J’ ai salué une Rom qui n’ a plus sa crinière folle de –rebelle-, Michel semble déjà subir l’ effet de bonbons malgré l’ heure peu avancée, il sourit. C’ est bien.
JM, en Paul Smith, m’ embrasse froidement, il n’ est plus la « follette » qu’il s’était déclaré. Devise un instant, et ne l’ entend pas s’exclamer sur un ton hystérique son « trop great! » si caractéristique, où est passé mon frère de feu en Petit Bâteau ?
Sa copine, Nico, fume une cigarette artisanale en regardant d’ un air baudelairien les lumières de la nuit, il récite un truc, que j’ attribuerai à Oscar (Wilde), en guise de bonjour. Je l’ai ré entendu me demander si j’ étais en Sonia Rykiel, plus tard…
Le groupe des politiciens est en plein débat, m’ approche du canapé rouge, à côté du ficus, dont je connais bien l’ origine. Le presque chauve me sourit, je lui taxe un tube, il sourit moins. L’ intello aux cheveux gras me fait remarquer qu’ ils sont propres. Et il note « T’as pas bonne mine ! ».
Mais qu’est ce que tu crois, connard ? Que ça m’ amuse vos discutions sur les régionales, que ça me fait plaisir de vous voir bobotisés à l’ excès, avachis, superficiels, et donc artificiels ? Tu crois que je suis contente de passer après la dinde blonde du barbu ? Et tu penses que je me demande pas où ils sont passés les Soldats Du Cercle ? La Nouvelle Armée Intellectuelle ? Les Reformateurs Du Monde ? Ces gens « biens » ?
Je croyais qu’on était une élite. Je croyais qu’ on incarnait ces nouveaux zazous. Je croyais que c’ était nous, les soldats de la révolution culturelle… Du Vent! Une énorme Mascarade... Une vaste blague... C'est ce que nous sommes. Ce que je suis.
Je suis dans un état impossible. Je pourrai t’ arracher les yeux.
J’ écourte ma présence après avoir participé au jeu ( tmmates-jtemate), et tiré sur le narguilé. Claque la porte non sans avoir chopé le paquet qui traînait le plus plein. Découvrirait, bonus, que j’ai aussi un joli briquet (Nicolas, sans doute).
Partage mon tax avec le Breton, et rentre jouer aux cartes avec mon gros frère et sa brune.
Réalise définitivement que je suis oscilloscope.
[J'suis snob - Boris Vian]
[SinonDeLaPop,C'estFacheux]
mercredi, avril 07, 2004
Marguerite Duras a écrit Un Barrage Contre Le Pacifique d'inspiration autobiographique, Suzanne personnage (relativement) principal a une relation ambigue avec une héroïne de film romantique à laquelle elle s' identifie; cette relation est d' autant plus dérangeante que Marguerite Duras fait de même avec Suzanne; la liaison fiction-réalite me fascine. J'ignore si c'est vrai, mais mon devoir repose en partie là dessus.
[Calypso Blues - Boris Vian]
lundi, avril 05, 2004
Allongée dans le bois, je vois la lune pleine, et les nuages qui défilent à toute vitesse, laissant imaginer un vent furieux. L' herbe bruisse. L' altermondialiste, son auréole de fins cheveux bruns, et ses paupières closes, tire sur le narguilé fleuri. Je ris avec l' elfe en écoutant les histoires de la fôret, La jolie blonde caline le timide.
Le vent.
Je soupire.
[El Pueblo Jamas Sera Ven - Mirabassi]
jeudi, avril 01, 2004
Sourire. Quelle merveilleuse défense.
Séance affichage avec l' étudiant artiste qui a encore changé de couleurs de cheveux, et HB. L' étudiant artiste fait des photos en analysant les relations de couple de Samantha. HB découpe mal, et pose des questions indiscrètes. Je passe mes ongles sur les morceaux de scotch, en citant le Cosby Show. Il ne faut surtout pas qu'ils sachent.
Un épisode de Dragon Ball Z, avec des yahourts Weight Watchers plus tard, ils me quittent pour aller voir Japanese Story.
Je pleure en regardant les jonquilles de L' Institut Curie.
"Si, si je t'assure ça va."
Menteuse.
[Deladaube-honteuse]
mercredi, mars 31, 2004
Je ne la connais pas depuis longtemps, mais j’ aurai préféré ne pas la connaître, impossible d’ effacer les propos qu’elle tient, et difficile à prendre en compte. Je suis stupéfaite d’aimer cette potentielle ennemie (du moins, il semblerait que ce soit la règle qu’ elle ait institué), elle paraît si belle, si cultivée. Comme La Fontaine d’ après Celine, elle est si Tout. Je reste prostrée incapable de me concentrer sur les grandes feuilles couvertes de chiffres rouges, je n’ arrive même plus à penser, et la seule idée qu’ elle existe m’ obsède complètement.
Il semble que je vive en ce moment dans cet esprit, entêtée par des souvenirs, prise de panique au moindre changement, la chose la plus anodine me rappelle un drame, et mes défauts ne cessent de faire des apparitions publiques. J’ ai écrit hier Crise, Effroi, Panique, Stupeur, Désespoir. Je ne sais pas ce que je vais faire de la feuille qui a reçu ces mots. Climat Chaotique. Comme le poème.
Et justement, je sens les roulis du wagon, la porte contre mon dos, Salinger dans mes mains, j’ ai trop fixé un eastpak orange, et j’ai mal aux yeux. Je me retourne, et j’ aperçois la silhouette de mon barbu. J’ espère qu’il ne m’ a pas vu. J’ ai enfilé n’importe quoi pour sortir ce matin, une tenue médiocre et banale. Et c’ est aujourd’hui qu’il décide de ré apparaître, le jour où je suis trop mal habillée pour avoir du répondant. Il tourne la tête, me vois, me souris, je me demande si je peux disparaître avant qu’ il ne m’ atteigne. Car il n’ est pas seul.
Brisée.
mardi, mars 30, 2004
lundi, mars 29, 2004
Tout devrait être simple comme un dimanche.
dimanche, mars 28, 2004
Délicieuse après midi, sur fond musical appréciable. Après avoir longuement et plusieurs fois pris le thé avec le Lièvre De Mars, mais sans le Chapelier Fou, il a fallu se préparer à l 'arrivée des lutins. Le lutin altermondialiste, le lutin catholique, le lutin fan-de, le lutin du VIIème, le lutin coiffeur, le lutin à claquer, le lutin racaille, le lutin syrien, le lutin Scarlett Johansson, le lutin sur excité...
Une fois arrosé à la vodka, les lutins causent moins, ou plus.
Je ne me sens pas vraiment concernée, moi je m' amuse avec le lutin altermondialiste qui embrasse bien, et pense que ça ira plus loin, mais merde t'es altermondialiste, alors zut.
Le tour avec la caméra, un peu par habitude, et pour les jolis visages.
Finalement, il ne reste que le serviable altermondialiste, un seul lutin peut ranger un appartement en parlant de Bush.
"T'as oublié tes feuilles - Je te les laisse - Rentre bien - A Bientôt"
Et de se précipiter rejoindre le Lièvre De Mars, qui ne m' a pas quitté finalement.
Le Lièvre De Mars...
jeudi, mars 25, 2004
"Oui, c'est pas Non." Marine Le Pen
C'est beau, hein?
[Ding A Dong]
mercredi, mars 24, 2004
De façon tout à fait inattendu, je suis en retard. Cependant Au Maréchal Brune, attablé comme le vilain petit presque chauve qu'il est, Luc ne perd pas patience.
Nous partons directement sur son énorme moto, bolide dont j' ignorais l' existence.
Arrivé à Chaillot, je tente un hasardeux "mais ça fait longtemps que tu l' as, le permis moto?", ce à quoi, il répond prévisiblement "jlépa", avec un sourire d'imbécile heureux.
Avons à peine le temps de mater la Tour Eiffel illuminée, et d' apercevoir le tournage d'un film indien sur la place du roi Hussein Ier (roi de Jordanie, 1935-99), qu'il faut déjà rentrer, faire découper son billet par des garçons qui ressemblent à des filles, et des filles qui ne ressemblent à rien, trouver les fauteils rouges, pester contre les provinciaux bruyants, et faire des bâteaux avec le programme.
Beaucoup de bruit, une parka orange, des anglaises qui gloussent, un professeur de Lettres dont nous nous plaisons à penser qu'il est accompagné d'une de ses élèves, le chuchotis des amoureux de derrière, le cliquetis des clés de l' ouvreuse, les élucubrations téléphoniques au fond de la salle.
Puis, soudain, silence.
Le rideau s' ouvre, sur Madame De Sade.
Ma voisine s' endort dix minutes plus tard.
[Is Your Love Strong Enaugh - Tangerine Dream]
lundi, mars 22, 2004
Je me suis cassée la jambe. J' ai entendu un craquement sinistre.
Ce n' est pas parce que je ne me tord pas de douleur, ni parce que ça ne se voit pas; que ce n' est pas vrai.
J' estime donc me rétablir dans deux mois.
En attendant, je me recommande le repos, par exemple, je pense ne pas devoir me sentir obligée d'aller en cours. En plus, je suis plutôt d' accord avec moi.
(Calvin déteint sur moi)
[The Kitchen - Tangerine Dream]
dimanche, mars 21, 2004
La latiniste et moi avons bu de la bière blanche avec un dénommé Elie, exellent danseur de tango.
Aujourd' hui je me suis fait plein d' argent. La salle était surchauffée, et les joueurs trop concentrés.
En rentrant j'ai croisé un ami éxilé, qui m' a invité dans un café fort cossu (fonctionnaire, quel beau métier), il redescendait sur Cannes. Nous étions à côté d' un groupe pro-Huchon, et nous nous sommes beaucoup amusés.
samedi, mars 20, 2004
Je me hâte vers L'Indiana, où je lui ai donné rendez vous, tout aussi hâtivement, au téléphone. Je n' ai aucune idée de ce que ça va donner, et je considère mon manque d' intêret, avec mon manque d' excitation.
En marchant, je me demande pourquoi je suis venue. Pourtant la dernière fois que j' avais décidé d' être irresponsable, ça avait mal tourné... C'est finalement peut être à cause du cours de l' étudiant artiste sur le mythique "manque affectif permanent", entrainant "une conduite guidée par l' envie experimentale". Tu dis tout de même pas mal de bêtise, mon cher...
Je le vois tout de suite. Extremement souriant, relativement classe dans son déguisement de bobo, un air inspiré. Je le rejoins, et j' embraye avec le tutoiement. La conversation est très drôle, à double sens. La curieuse sensation que nous sommes tous les deux follement enjoués. Cependant au fur et à mesure que son oeil devient lubrique, la discussion prend un aspect déplaisant, pour une première rencontre, justifiée par deux coups de téléphone. Je croise mes jambes. Tu m' invites. Je décline. Jolie voix, propos vulgaires.
vendredi, mars 19, 2004
La musique de TATU, sur la messagerie de la RATP, les premières notes de No Surprises dans un reportage sur Loana, du Gorillaz dans A La Recherche De La Nouvelle Star...
[Why Can't I Be You - The Cure]
jeudi, mars 18, 2004
C' était l' anniversaire d' Eric, hier. J' en envisagé de l'appeler. Sincèrement.
Mais j' ai repensé un peu trop longtemps à ce samedi soir trop bleu, avec un témoin inattendu d'une mauvaise situation.
Et puis j' ai repensé à moi, qui ai eu une conduite pitoyable.
Alors, je n' étais pas très fière.
Je portais un truc informe et gris que tu as laissé ici, et que je garde comme monnaie d' échange, pour le jour où j' irai chercher les nombreuses écharpes, le sac, et les quelques bouquins qui sont restés ma propriété, mais qui séjournent chez toi.
Il faut que je devienne grande, je pense.
[Love Train - Motown]
mercredi, mars 17, 2004
"Notre Père qui êtes à Versailles, que votre nom soit abhorré. Votre règne est ébranlé. Votre volonté n' est pas plus exécutée sur la Terre que dans le ciel. Rendez nous notre pain quotidien, que vous nous avez ôté. Pardonnez à vos parlements qui ont soutenu vos intérêts, comme vous pardonnez à vos ministres qui les ont vendus. Ne succombez plus aux tentatives de Du Barry. Mais délivrez nous du diable de chancelier."
(Pamphlet contre le roi Louis XV, L'Univers De La Littérature Clandestine Au XVIIIe)
[Chloé - Louis Armstrong]
mardi, mars 16, 2004
lundi, mars 15, 2004
Je focalise sur ma deception de moi même. Je suis fachée.
Demain je relativise.
dimanche, mars 14, 2004
Tout aurait du bien se passer. Il y avait le Lièvre De Mars, vraiment royal, je suis toujours impressionée par les garçons érudits, et qui ont cette manière ultra sexy de répéter le prénom de leur interlocuteur.
Mais non, tout ne s' est pas bien passé.
Et sans doute à cause de moi, ma fâcheuse habitude d' arriver en retard, mes réponses hyper-narcissiques, ma façon de parler de moi au passé, mon manque de modestie, les poncifs que je véhicule, et cette horrible gêne qui me conduit à dire des choses que je ne pense pas. Ich bin eine Kugel...
C' était peut être aussi en partie de la faute des spots multicolores, qui sont de grands criminels.
jeudi, mars 11, 2004
Alors que j' étais encore une toute jeune enfant, je vivais dans la blanche Suède, où les loups ne mangent que les petites filles blondes.
Il faisait froid, notre appartement était boisé, et ma mère n' aimant pas ce pays s' était réfugiée dans des lectures assez malsaines comme Dolto. Mais son esprit subversif reprenait parfois le dessus.
Ainsi, un jour qu'il faisait froid, ils se sont rendus à une fête costumée, sorte d'happening très en vogue chez les classes moyennes, dans les années 90.
Arborant de belles rayures noires, ils étaient déguisés en bagnards. Et leurs trois petites têtes brunes en boulets, le visage barbouillé de charbon.
Depuis mon équilibre psychique est irréversiblement atteint.
mercredi, mars 10, 2004
[Think Freedom - Aretha Franklin]
Sa voix est rassurante malgré son ton autoritaire. L'interphone entre deux larsens m'indique l' étage de son atelier. J' y arrive en cirée jaune, il n' apprécie pas du tout. Il a deux gros sourcils bruns qui ne cesseront d' être froncés. Cependant il me remercie plusieurs fois de m' être déplacée. Il me laisse entrer, prend le cirée qui l' incomode, et part. L' atelier est très rangé, aucune oeuvre n' est exposée, aucune oeuvre ne semble être en cours de réalisation... Il revient, mate le cou qui l' a subjugué lors du changement d' année où nous nous sommes rencontrés. Il s' exclame tout à coup, en sortant un pied d'appareil, "Je te préviens, je ne couche jamais avec mes modèles". Je pense que ça tombe bien.
Il me fait signer un papier ou deux qui attestent que je prête l' image de mon cou en étant consentante, il me dit que si je respecte son travail il vaut mieux que je ne cherche pas à le revoir après cette séance. Drôle de garçon. Voyant mon air étonné, il rajoute qu' il ne m' appelera pas si les photos sont mauvaises.
Et nous commençons, avec en fond sonore TSF...
dimanche, mars 07, 2004
Etant en pleine crise existentielle, j'ai deserté l'anniversaire de ma tapette de frère de feu en petit bâteau, et je suis allée arroser la semoule de bière avec la latiniste au longs cheveux. Le serveur à la chemise orange de La Chope De Château Rouge est gentil. Après avoir conté la merveilleuse histoire d'Urc Le Troll, nous avons suivie deux jeunes garçons, un blond, et un brun, avant de s'aperçevoir qu'ils étaient gays. Mais pour finir nous avons échoué ensemble sur les fauteuils rouges devant Big Fish. On a même partagé notre taxi, puisqu'ils habitent dans le même coin.
C'est beau Paris!
jeudi, mars 04, 2004
Bastille, hier:
"-Y a pas du bruit là, non?
-Oh non laisse tomber c'est un sale noir qui crie pour l' égalité."
Je ne comprend pas.
[Hawksley Workman - Beautiful And Natural]
lundi, mars 01, 2004
Je ne sais pas si j' ai vécu des choses intéressantes pendant ces deux semaines, mais je suppose que c' est mieux de penser que oui.
La presse "alternative" est de bon conseil, quoiqu'un peu snob finalement, ce que j' ai lu de plus étrange doit être Le Magazine De l' Optimum ("L' homme un ton plus mode"), il m' a paru relativement incongru d' y trouver des rubriques "cigares", "vin", "yachting", et "fooding", les "nouveaux besoins" d' après redingote aux cheveux gras.
Je ne me plais plus dans l' écriture weblog, vraiment. Je ne me voyais pas continuer éternellement ce weblog. Je ne sais pas vraiment, par ailleurs, ce que je pourrais faire. Il me semble que je n' arrive plus à écrire, ce qui est assez curieux, n' est ce pas?
Je ne vois pas l' intêret de raconter des scènes de ma vie, si en plus ce n'est pas bien écrit, c' est à dire pas agréable à lire.
J' ai évidemment un autre projet.
Mais comme beaucoup de projets, il est un peu farfelu.
Et comme beaucoup de mes projets, il est énorme.
Donc comme beaucoup de projets énormes, il demande un financement.
Je me demande si je vais y arriver.
En réalité j' en suis persuadée, mais je me demande combien de temps il faudra attendre...
[Bright Eyes- No Lies, Just Love]
lundi, février 23, 2004
En réalité, Les Rivières Pourpres II est un film comique.
Surtout les locaux de la police, très Gotham City, ça me rappelle la fac de médecine...
La fille à côté de moi sur la borne va sur son skyblog jaune, ça a l' air très rigolo, les photos de son chat...
Je relis Electre.
L' an dernier j'ai aussi passé deux semaines dans deux stations différentes mais c' était dans le studio du père d' Eric.
D' un autre côté, l' an dernier à la même époque je lisais Régine Desforges, et je pensais que Mickey 3D c' était le meilleur groupe actuel...
Et à part ça, je suis ravie, parce qu'en ce moment on ne cesse de médiatiser Daniel Darc, et franchement ça me fait plaisir...
jeudi, février 19, 2004
Les sommets enneigés, tout ça...
Quand je suis enjoy, je dis plus de bêtises qu'elle...
Finalement entre les parties de babyfoot, et la luge ça va...
J' envoie des cartes cheaps de la station, à tous ceux qui ont de drôle de gouts...
vendredi, février 13, 2004
Entre les copies Clairefontaine et le café turc, mon frère et moi parlons de la loi Perben, Libé à l'appui. Comme nous sommes d' accord c' est nettement moins drôle qu' avec le batteur, finalement.
Puis il part dans un claquement de gonds, rejoindre le valencien au Saint Graal.
Et enfin, me cache dans mon timbre poste, et mes errances sur la BO de Frida ou d' Une Adolescente, me conduisent toujours aux mêmes points.
Ai encore envie de me perdre mais me demande si j'ai le temps, ou l' âge de le faire.
Je suis exaspérée de ma capacité à dire des bêtises, et à les penser.
Des temps qui suivent une rupture, je ne me souviens généralement que des reflexions anodines. Mais en ce moment je me rattache à la seule expérience presque réussie. Et ce que nous avons le moins raté ce sont les matins. Je voudrais encore être réveillée par une respiration saccadée dans les cheveux, et observer les striures blanches du plafond. C'est plus compliqué, je crois. Ou alors justement très futile.
D' habitude l'inutilité me plait, mais là, je ne peux que constater que je m' enferme.
Par ailleurs, je dois vous signaler que je suis encore tombée amoureuse.
Je relis ce post, et je suis incapable d' en saisir le sens.
jeudi, février 12, 2004
Il y a un gentil garçon qui m' a connu pro-gothique, anti-gothique, et qui me connait maintenant.
En ce moment, ça donne, sur MSN, ça:
Chlo[/é] - Nuits Blanches Et Illuminations avec du Porridge... dit :
d'un autre côté tu es la seule personne que je connaisse à F.
Le Lièvre de Mars dit :
Mais je peux tous les tuer :)
Le Lièvre de Mars dit :
ce serai fort amusant
Je suis allée à une manif de lycéens survoltés, et aussi de profs. Il y avaient des étudiants arts appliqués en costume folkloriques, et des anarchistes de cinquante ans en blouson en cuir. Et puis des parents clean de la FCPE. Des mecs de Sud qu'on avait vu en soutenant de sombres intermittents, et un sympathique Frank de la LO (ils sont partout), qui m' a demandé où était mon "communiste de copain silencieux", et que faisait "son fraternel camarade" Wlad...
Au bout d'un moment, les 16 CRS n' étant pas très causants, je suis partie.
Plus tard,je suis allée voir Une Pièce Espagnole, ma mère a beaucoup aimé.
mardi, février 10, 2004
-...et comment va Karen?
-Elle s' est barée.
Ne plus jamais poser de questions stupides en rencontrant une connaissance dans le métro. Jamais. Jamais. Jamais.
dimanche, février 08, 2004
J'ai filé des crêpes aux copains punks du gay en petit bâteau. Ai marché dans les rues noires de la banlieue résidentielle, avec pour interlocuteur un mec dont je tomberai volontiers amoureuse avec des épingles à nourrice dans les oreilles. J' aurais le mot de la fin en révélant mon âge.
Ai retrouvé Luc, dit le presque chauve, après 21 grammes au cour Saint Emilion, qui lui, se moque de savoir si je suis majeure ou non. Et puis nous sommes rentrés par Tolbiac, s' arrêtant au hasard dans un bar immonde, pour voir passer une lincoln 7 portes immatriculée dans le 93, imaginant les dealers à son bord...
Ce matin, j' ai négocié mon divorce à l' amiable dans les couloirs du Louvre, une bretonne impatiente et un manque d' heure de sommeil important m' accompagnant. Mais c'est une autre histoire...
Ai mangé dans la main de Saint Eustache, et puis je suis passée chez la copine de Walter Minus...
samedi, février 07, 2004
Navigue entre le dossier Cocaïne du Nouvel Obs, et la rubrique nécrologique du Monde, recommandée par la brune basque avec qui j'ai écrit en cours de math "L'Histoire Du Mec Qui A Dit "Paris Vaut Bien Une Messe"".
Devais aller voir les deux Com8girls, mais n' en ai pas envie pour l'instant...
A part ça, Le Petit Eyolf c'était quand même vachement moins bien qu' Eva Peron, mais Solness Le Constructeur les bat tous.
vendredi, février 06, 2004
Les nuits en nuisettes sur le balcon cannois le corps parfumé au tahiti canelle me manquent. Et les discussions au Fumoir (dans lequel je n'ai plus les moyens d'aller) avec Wlad me manquent. Les dragueurs des pubs irlandais, aussi. J' ai de plus en plus de mal à me rappeler du frisson provoqué par le passage du marqueur sur les affiches du métro. Je suis nostalgique d'une couette violette, et d' un barbu qui serait ravi de la savoir. L' étudiant artiste me ment. Et je n'ai personne à mépriser. Je ne peux plus me cacher derrière un tube. Le bonheur futile et superficiel que m' a apporté Vincent n' est plus.
Je n'ai pas trente ans, que je suis déjà frustrée, nostalgique, insatisfaite et amère...
jeudi, février 05, 2004
J'aurais du lui dire: si tu m' appelles gamine, je te tire la langue...
Sinon, il semblerait que j' éprouve une certaine jouïssance à faire peur à ma seconde source principale de revenus. Je lui ai dit que je voulais devenir reporter de guerre, et elle m' a expliqué que professeur était un très bon métier pour une femme. Ma dernière tentative, c' était lui dire que je voulais devenir protestante. Au prochain repas familial, je parlerais de piercing dans le nez...
Ce sera marrant...
mercredi, février 04, 2004
Je porte un pin's des Rolling Stones sur ma veste noire.
dimanche, février 01, 2004
"Allo, allo, tu es ok, alors pour ce soir? ...Hey, tu m' écoutes? ...Non moi je vais pas chez JM, ça me saoule je peux plus supporter son copain, ... oui mais non tu vois ... bon, à ce soir."
Je cours les puces avec le sosie de Nicole Kidman, on regarde les étalages roses bonbons, et les plus éxotiques, on parle défauts, intériorisation, infériorisation, supériorité, popularité, affinités, respect, relations, communications,... Je la quitte ayant fait une overdose de "psychologie"...
Mate les roumais laveurs de vitres en Air Max, et passe prendre de quoi sustenter les compères. Le micro onde, le four, et mes mains martyrisées mobilisés. Suis assez fière du résultat.
Le téléphone sonne, ce sera toi, j' en suis sûre.
C' est toi. Merde.
J' ouvre la porte à Angélina alors que tu ne veux pas raccrocher. Son cri hystérique a du te faire taire.
L' étudiant artiste arrive avec sa jolie bouteille. Puis, les deux rives gauches. La belle avec son gâteau à la pomme, et la petite (FW) avec un truc sans nom, ni goût, ni forme.
On devise autour de mousse et de pétillant. De Blur, puis de Ludwig von 88, et du rock breton. De la fin des Rats Crevés, de Jeff Buckley, de Christine Orban, d' Amélie Nothomb, de Platon, du Seigneur Des Anneaux, des punks, des chalalas, des lycées privés, de la mélancolie, de Placebo, de Clignancourt, du mec rencontré à la chope de château rouge, du communisme, des vecteurs et des translations, de l'immaturité qui nous caractérise, de la future hypothétique indépendance de Taïwan et de la flotabilité de la tarte aux pommes...
Enfin une arrivée massive de cheveux gras, et de Levi's. Le presque chauve, l' intello, le musicien fracassé, Romanicka, et son bobo. Alors, au vu de leurs présents, la soirée devient un débat à haut contenu philosophique, nous devenons soudainement très lucides.
Car la lucidité ne se trouve qu' aux matines, c'est bien connu.
Après un trop court temps de sommeil signalé par mon corps, je part au Luco retrouver la bande de joyeux lutins. Je ris, parce que c'est moins fatiguant que d' écouter.
Et maintenant un peu d' allemand(!).
Baisse la tête, ...
vendredi, janvier 30, 2004
[Chère Inconnue - Benjamin Biolay]
Une formidable expérience.
Je rentre par ma purple line, après m' être fait questionner sur ma vie amoureuse des douze derniers mois. J' ai répondu consciencieusement, sans m' agacer, ...
Je repense donc aux grandes mains d' Eric, pour remonter plus loin les boucles de Malo, et à présent les grands ongles de Vincent.
Enfin, je monte dans ma rame, il n' y a plus que trois boutons attachés, qui s' ouvrent sur mon caraco. Je n' ai personne dans les oreilles.
Je regarde les gens du wagon. A qui vais je pouvoir faire des grimaces aujourd'hui?
A ma gauche, un professeur peut être. La quarentaine, le front dégarni, les yeux clairs. Pas mal, dans son genre.
Moi qu' un rien excite comme une pucelle (c' est marrant d' ailleurs parce que cette expression, je ne l' entend que dans la bouche de jeunes hommes...), je le regarde.
J' attend inévitablement qu' il me regarde, à ce moment là je le fixerais sans le quitter des yeux, sans expressions. Je le fixerais jusqu' à ce qu' il réagisse. Comme souvent...
Je prend son regard, il a deux yeux bleus, je le fixe. Il me regarde. Nous nous regardons.
Vous n' avez pas l' air surpris, monsieur le professeur. C' est curieux, ils sont toujours surpris, pourtant. Et souvent gênés.
C' est maintenant vous qui me fixez. Je suis très forte à ce jeu, monsieur. Je continue.
Nous sortons ensemble. Là, nous continuons à nous regarder.
Je commence à être déstabilisée. Vous me suivez, et vous souriez.
Je m' arrête: C' était un bon combat, vous avez gagné.
Je sais, vous faites cela à tous les hommes?
Seulement ceux dont les mains sont nerveuses.
Et c' est un défaut?
Je ne sais pas.
jeudi, janvier 29, 2004
L' ascenceur descend les dix étages, je regarde mon cadran pour connaître l' inévitable, je suis en retard. Oui, parce qu' on est jeudi. Et que si je n' étais pas en retard, on se serait pas jeudi. On est quatorze à attendre ces foutus bus. Il y a un vieux barbu qui mate la Claudia Schiffer en balconnet Athéna, puis qui peste avec sa copine, qui a une tête d' agrégée de français, contre la RATP incapable de fournir un service correct. Il continue à postilloner rageusement, et trop bruyamment à mon goût, dans le 197. La grosse machine roule laborieusement, mais n' ira pas plus loin que le Novotel.
Alors, je charge à fond Kurt, et son copain yougoslave, et je marche jusqu'à la bouche de métro. Passant devant le clochard strasbourgeois, les minettes en Com8, les vieilles à caniches, les cadres dont la Velsatis est en réparation.
La bouche de métro est fermée. Avec un ruban rouge et blanc. Je me projette uneséancefiction dans le ciel gris: je couperais ce ruban avec des grands ciseaux (ceux de Jean Paul G. que j' ai vu sur Paris Première), comme à une inauguration. Je veux traverser, afin de me ruer dans une de ces quatres foutues bouches, et finir par aller à ce cours d' espagnol. Mais là, le gentil gardien de la paix, avec son joli brassard rouge fluo -qui shine- Police, me dit avec sa voix de catcheur: "Ah, ma ptite mademoiselle, va falloir attendre, on laisse personne passer, c'est lprésident chinois, voyez...". Je vois.
Nous sommes trente à attendre. Les étudiants avec leurs sacoches Manhattan Partage, une blonde serrée dans son 525, qui allume sa marlboro light, me rappelant la douceur de celle du matin. Deux bruyantes hystériques en Etam, Puma, H&M, qui débitent des conneries monstrueuses (la Chine c'est un gros pays de connards). J' envoie un texto à la rigolote scientifique. Je m' enerve. Je m' impatiente. Kurt m' exaspère temporairement. Je soupire. Je gesticule. J'ai froid.
Et enfin, il est passé, en excès de vitesse, avec son convoi de trente huit voitures noires aux verres fumés, et une hélicoptères. Des voitures noires, avec des drapeaux rouges et jaunes; que de bon goût!
Combien ça a couté au contribuable?
mardi, janvier 27, 2004
Ai croisé Angélina, avec un brushing des années 90, dans les couloirs du métro. Elle a débité pas mal de trucs sur son ex, l' étudiant artiste.
A part ça, je m' emmerde.
lundi, janvier 26, 2004
Fnac, samedi après midi, trois ados en uniforme « people=shit », deux jouvencelles, nombril à l’air, claquant leurs inestimables euros économisés dans l’ album d’ Hélène Ségara…
Aperçois, dans le reflet du présentoir de l’ édition collector de Swimming Pool, mon visage blanc, et le regard disgracieux qui s’ y perd.
Chope une rame, rentre dans la librairie des Abbesses, y trouve Re Garde Moi, de Miss Tic, dont je suis, maintenant, déçue… La libraire exubérante corrompt un petit nain en parka orange avec des bonbons, je mate des livres de bobos, il fait déjà nuit dehors.
Descend le colimaçon artistique d’ Abbesses, sur le quai d’ en face deux plaisantes brunes hystériques, éclatent ponctuellement d’ un rire tonique.
Rejoins la rive gauche en calculant des vecteurs, appelle l’ étudiant artiste pour lui signifier que je serais en retard, il s’ y attend …
Dépose le grand livre, et les plus petits, chope mon keffieh subversif, me retourne pour contempler ma chambre, et ne discerne qu’ un amas incohérent d’ objets hétéroclites et colorés pour la plupart, des trucs que des personnes de ma génération doivent tous avoir dans leur chambre…
Rejoins l’ étudiant dont les cheveux ont changé de couleur, il entame la conversation par « Comme dirait Aznavour… », et j’ acquiers la certitude que la soirée sera aussi démente que son esprit détraqué…
Mangeons ce fameux couscous gratos à la Chope De Château Rouge, en terrasse. Lui parle de mon script, ai droit à un discours censé atténuer ma mégalomanie… Puis devisons de Taxi Girl, Manu Chao, Sarko encore, ces potes du XVIIIe, mes camarades du VIIe, les anciens amis, Roselyne Bachelot inévitablement, la Bretagne et ses goélands, l’arabe que je vais commencer l’ an prochain, les combines à thunes, son père insupportable, la recette de la tarte aux pates … Commençons à parler entre la semoule refroidie et les demis avec nos voisins de tables, un Pierre au visage gracieux, et son couple de copains, on parle de Kraftwerk, des squatts d’ Arcueil, et de la bibliothèque espagnole…N’ ai sans doute pas perçu toutes ses références, mais son bouc et sa répartie m’ ont séduite… En avons rapidement marre, et allons arpenter le quartier latin (-darling-), reprenant une ancestrale tradition comptons les voitures rouges ( peu nombreuses ) et les baskets noires ( omniprésentes ) jusqu’ à épuisement, faisons des grimaces devant les restaus hellénistiques, mattons les habiles de leurs mains avec du feu au bout, écoutons un clochard avec un rat et des ganja-boys qui enchaînent Hotel California, Let It Be, San Francisco, No Woman No Cry,…
Nous planquons au chaud dans un bar, et continuons nos discussions incohérentes, en commentant nos visions, et notre euphorie…
Ce mec est bien.
vendredi, janvier 23, 2004
Ligne 4, colis piégé, emmerde tous les mecs de la ratp, en considérant cependant le fait que je vais bénéficier d’ un temps de moins sur mon cours de math, constatation non négligeable, et je souris à la vieille qui lis du Barbara Cartland, m’ apercevant du caractère incohérent de mon humeur…
Cinq silhouettes plutôt étriquées, pas très différentes. Deux jeans Diesel, trois paires de converses, une paire de ballerines, et une d’ adidas. Gabrielle, telle une Strokes si ça avait été des meufs, rebelle capricieuse, un pull noir, et un marcel crème, la blancheur maladive de sa peau est divine. Impossible de ne pas voir Antoine, des marques des pieds à la tête, l’air nonchalant, il ira loin, vu son débit de paroles et sa manière de soulever les foules [fais ton malin]. Hortense, ensuite, jean Diesel, pull Replay, et lunettes Gucci, et cet air de rêveuse opprimée impénétrable. Inévitablement à côté, se tient appuyée sur le tableau, cette chère Pauline, dans sa mini jupe en rayonne noire, et cette chouette allure de belle ingénue. La petite Albane, récite leur rapport sur les droits des enfants et des parents, sa « tie » autour du cou…
Ils ont parlé, nous ont exposé les tenants et les aboutissants de cette histoire de code civil. S’ en suit le fameux débat qu’on nous avait annoncé, celui qui était censé nous faire exploser les neurones car, c’est bien connu, nous ne sommes que des adolescents lobotomisés et immatures vivant dans des cocons de surconsommation ; ce légendaire débat, oui, celui auquel nous étions censé de rien comprendre, car nous ne nous écoutons pas, et utilisons des mots dont nous ne connaissons pas le sens… Nous sommes arrivés à bout du monstre, déviant le débat, comme font les adultes qui, eux, s’y connaissent bien entendu…
Déambuler dans ce lycée avec l’ ami chevelu, et la brune basque, se poser des questions transcendantes quant aux Vorticelles et aux Chlorelles, ainsi que leur métabolisme respectif, se demander qui possèdent le plus de chloroplastes, et qui est autotrophe, et qui est plutôt hétérotrophe… Par lassitude enfin, reparler de mon projet dont la folie est exquise… Les divagations sur l’ homo phobie, les relations du professorat musical avec ses élèves, et toujours ce débat récurrent sur les différences entres riches et pauvres…
K. Dick, et Manu Chao sur la ligne 4.
En rentrant j’ai croisé dans les couloirs blancs l’ ex exilé suédois, Thibaut avec sa brune, celui qui postait des mails inquiétants (« Le poumon, le poumon, vous dis-je ! ») sur notre liste, et avec qui nous avions évoqué l’ éventuel possibilité que Sainte Lucie fut brune et débauchée ( ce qui avait abouti à une nouvelle surréaliste)… Un type extraordinairement curieux, ténébreux, et aux sentiers de l’esprit tortueux, selon une expression qui n’ est pas de moi …
La brune de Thibaut est vraiment moche.
jeudi, janvier 22, 2004
Je persiste avec ce mec qui n' a rien en commun avec moi, et l' écoute m' exposer ses thèses d' extrême droite. Petit anti-conformiste, va...
J' ai reçu un coup de fil de l' étudiant artiste, et nous avons parlé de Sarko. Sommes arrivés à la conclusion qu' il devrait porter un jean Diesel et des Sparco.
Les appels incessants du batteur sont vraiment agaçants, il m' a appelé alors que je sortais de l' Athénée sous la pluie, ce n' était pas le moment, et puis mercredi, et nous nous sommes disputés ( je me suis disputée, en fait ), enfin aujourd' hui, nous avons abordés ses idées politiques...
Tiens, la prochaine fois, on parlera de son enfance...
Il ne me reste plus qu' à écouter Yann et ses élécubrations sonores... en pensant au nombre de clope que je pourrais fumer si je n' avais pas décider d' arrêter...
...il faut vraiment que je voie Eric...
mercredi, janvier 21, 2004
Aujourd'hui, je me sens minable comme une Burlington...
Pour un peu j' écouterais du Jean Louis Aubert...
mardi, janvier 20, 2004
Si je vous dis que je suis convaincue (sein überzeugt) que j'ai rendez vous avec l' histoire, vous en pensez quoi?
Non, parce que je me repensais au Louxor Cinéma...
[Demie Clocharde - Brigitte Fontaine]
lundi, janvier 19, 2004
Je n'ai rien à dire.
Et pas envie de poster.
dimanche, janvier 18, 2004
Je ne suis pas fan de questionnaire, mais celui ci me plait bien. Et puis, il faut bien poster, n'est ce pas?
1. Mon vice le plus honteux (laissez de côté les chocolats et le Moniteur Automobile, c’est dans les horreurs que vous cachez aux autres que ça se passe).
la débauche
2. Le principal trait de mon caractère que j’étouffe lors des nouvelles rencontres pour avoir l’air d’une personne agréable.
le narcissisme
3. La qualité que j’exècre chez les hommes.
le romantisme trop poussé
4. La qualité que j’exècre chez les femmes.
la simplicité
5. Mon principal défaut (le vrai, celui que vous n'avoueriez même pas sous la torture. Pas des couilles du genre «je suis trop passionné(e)» ou encore «je fais trop confiance aux autres» : grattez le fond noir de votre misère intérieure, ça va jaillir).
une rancoeur très durable, et juger toujours juger...
6. La principale qualité que les autres conservent avec moi malgré leur envie de me dire mes quatre vérités.
le sourire
7. Ce qui m’angoisse le plus chez mes amis.
leurs rôles
8. Mon occupation indécente préférée.
t'aimerais bien le savoir...
9. Le rêve de bonheur que j’invente pour faire croire au monde que mon esprit est sain.
me marier avec un artiste, avoir quatre garçons bruns, et vivre dans un grand loft sous les toits
10. Le plus gros malheur que j'ai causé à autrui.
accepter que les autres deviennent mes amis
11. L'ennemi à qui je souhaiterais d’être moi-même.
j'ai peu d' ennemis, à ma connaissance
12. Là où les autres m’enverraient vivre si je me révélais à eux tel(le) que je suis vraiment.
dans un goulag?
13. La couleur de mes cernes quand je rumine contre ceux que « j’aime ».
damassé florescent
13. La fleur que je prétends aimer pour avoir l’air plus romantique, plus artiste ou plus botaniste que je ne suis.
l'orchidée
14. Le nom d’oiseau (=une insulte pour les millimétrés du bulbe) qui me colle le mieux à la peau.
salopeeee
15. L’auteur de prose que je ressors à tout bout de champ quand je veux faire croire que je lis.
Carson Mc Cullers, et moi même
16. Le poète dont je pourrais citer deux vers d’affilée sans aller chercher sur internet (ok, et maintenant, un autre…).
l' affiche rouge (si)
17. Le héros que je voudrais vraiment être si je parvenais à oublier que pour cette question il faut se montrer humaniste, cultivé(e), romantique, racé(e), tout ce que je ne suis pas.
wonder woman
18. La première héroïne de fiction qui me vient à l’esprit et qui vaudra pour celle que je prétends préférer puisque je n’en connais qu’une ou deux et encore, en forçant.
fantomette et jeanne de jeanne et serge, elles me sont venues à l' esprit en même temps, et s' en ai suivi un méta-affrontement...
19. Celui de Beethoven ou de Mozart que je préfère à pile ou face vu que ce sont les deux seuls noms de compositeurs dont je me souviens et que je ne connais que la 9ème , enfin le titre, pas la musique.
Vivaldi et je t'emmerde
20. Le peintre dont je me dis à chaque fois «Ah, oui, ça il faut que je retienne son nom pour dire que j’aime bien».
signac
21. Un mec qui ne me dérange pas trop, dans la vie réelle.
mon frère
22. Une femme qui ne me dérange pas trop, dans la vie réelle.
je ne voie pas ...
23. Un personnage que j’ai vaguement associé à quelque chose de positif dans mon cours d’histoire.
Averroes
24. La pire bouffe et le pire liquide que je suis capable d’ingurgiter quand j’ai la flemme d’aller faire les courses et qu’il n’y a plus rien dans le frigo.
le gruyère qui transpire la graisse, et le lait périmé
25. Ce que je déteste au quotidien et qui me pourrit l’existence sans que j’ose l’affronter.
ma future rupture avec vincent
vendredi, janvier 16, 2004
Il faut bien dire que je ne t' aimais pas.
Vraiment, j' esperais profondement que ce serait pour toi aussi une sorte de passade.
Tu es très envahisseur.
Tu appelles tous les jours, et tu m' agaces, tu m' agaces, tu m' agaces...
Et puis, j'ai essayé de faire des efforts, de sauver la situation.
J' ai accepté tes références de sous loques musicales, ton côté pseudo trash, ta relation fusionelle avec ta batterie.
Et puis j'ai quand même beaucoup d'affection pour toi.
Tu es reposant, casanier, calme, pas vraiment contrariant. Mais de droite.
Finalement je me disais que ça finirais comme ça a commencé, sans éclats.
Et maintenant, je ne sais plus quoi faire, parce que je ne peux accepter que tu me dises que ce que tu préfères chez moi, c'est mon expérience.
Il vaudrait mieux que tu appliques tes principes à la con.
C' est à dire, te taire et laisser planer le doute sur ta connerie.
jeudi, janvier 15, 2004
Benjamin Biolay est négatif.
Regarde par la fenêtre, et observe les cheminées industrielles au loin. Les lumières de cage d' escalier allumée en colonne sur les barres d' immeubles. Les nuages bleu nuit qui s' entrelace, et l' effervescence de sortie de bus, la marée humaine sur le périphérique, et les cailles en conspiration dans le décor urbain, assis sur les poubelles, les bananes Lacoste et les sweat Fubu...
Au loin, la dame de fer, qui s'éclaire, et qui fait le phare, Montparnasse éclairée comme une boule disco qui déconne.
Et plus près, là, le bol thaï, les feuilles perforées, les pinceaux, les stylos, les bouchons de champagne, les blocs, les paperasses, les tracts pour des marabouts, les batons d'encens à côté du complaisant bouddha, près de lui, une Shiva verte, et ensuite, des perles colorées, et un capharnaüm apocalyptique effrayant, où plusieurs éléments semblent s' être rassemblés.
Il reste au milieu de se bazar, mon corps, dont la chaire finira par se confondre avec le bois du bureau.
Et même à l'intérieur de ce corps qui ne sourit pas, ce curieux sentiment de frustration, d'immense solitude, et d' éternelle incompréhension.
Benjamin Biolay, n'aurait pas autant de succès, s' il n' était pas ce si beau, parisien blasé . Certes.
mercredi, janvier 14, 2004
A lueur de la lampe ikéa, et avec Keren Ann et ses amours de 17 ans, je peux affirmer que l' apartheid fait encore de victimes. Ma main témoigne:
"Oui, c' était horrible, le résumé en cinq pages sur l' apartheid en anglais d' examen, m' a délié les tendons de la main droite,mon petit doigt a faillit se désolidariser, et mon annulaire présente des grosses traces rouges, pouvant visuellement s' apparenter à une vilaine maladie de peau telle que la lèpre mais en rouge..."
J' étais tellement fatiguée que je n'ai même pas eu la force de compter les mots. Pléthore de passifs, et foultitude de subordonnées, mais dans un style concis ...
Le téléphone a vibré, c' était l' étudiant artiste, approuvant mon plan couscous...
mercredi, janvier 07, 2004
"- J'ai décidé de prendre une année sabbatique.
- Ah bah, c'est bien ça Edouard. Et quand ça?
- Là, à partir de maintenant."
La Bostella
[Son: Donny Darko - Mad World]
mardi, janvier 06, 2004
Je suis en parfait accord avec un truc qui ne me regarde pas.
Reste une heure à parler avec la belle bretonne brune, discuttons ski, littérature imposée, grossierté, génération, orientation. La laisse au british badminton. Me fait coincer par ma déléguée qui lit Sartre. Entrons dans le métro, la quitte à Montparnasse, et choppe ma rame à temps. Ecoute le groupe toulousain dire des bêtises avec un accent occitan. Regarde les affiches, et le sac de la grande devant, qui est tout à fait ce qu'il me faudrait. Me replonge dans Ferragus. Une fois dans le bus, reçoit un sms d'amoureux transi et pitoyablement désolé ( "désolé, désolé mais mes parents sont fâchés") que je supprime, et auquel comme les précédents je ne répondrais pas. M' étonne de l' amour entre Madame et Monsieur Jules, et de l' esprit sournois de Ferragus. Monte chez moi en lisant par reflexe la pub des pizzaïolos (livrer en une demi heure peut il être considéré comme un avantage?). M' effondre après avoir préparé la chaine à recevoir les trois minutes cinquante et une de ma chanson préférée de Blur. Allume le pc, et butte sur un commentaire réaliste.
lundi, janvier 05, 2004
Mouahaha
un costume de batman...
mouhahaha
pour le gala d'agro!
mouhahahahaha!
dimanche, janvier 04, 2004
Il ne faut pas négliger le plaisir du yahourt d' une heure du matin. Celui d'après le devoir de Math, et d'avant le DVD d'une heure et demi.
Non.
Et est ce que si Fantomette mourrait il y aurait autant de monde à son enterrement qu' à celui de Diana?
samedi, janvier 03, 2004
Je suis arrivée en retard dans sa gare de (sa) banlieue. Nos rendez vous se font ici. Le décor est d'une laideur incontestable. Une femme nue, à genou, illuminant par la blancheur de sa peau, est plantée sur une pyramide de pierre. Cette présence incohérente au milieu de la laideur du paysage m' intrigue. Comme une pustule furonculeuse sur une brune préraphaélite de Millais. Mais dans le sens inverse.
Mon retard ne m' accable pas outre mesure, bien qu'il soit démesuré, surtout pour un rendez vous galant. Il n'est pas là.
Je n'ai que la lecture du panneau d' annonces municipales. J'ai achevé Stevenson sur la ligne 4.
Il fait abominablement froid. Le sang circule promptement jusqu' à mes oreilles pour réguler la température corporelle. Le métal de l'anneau, rendu conducteur du froid, m' assassine le cartilage. L' oreille rougit. Elle est, visuellement, réduite à l'état de tomate farcie sans farce.
Je me sors de mes considérations médicales pour repenser que le batteur devrait être là, malgré mon retard intolérable, m'attendre impatiemment. Mais non.
Je dégaine mon outil de communication en extérieure. Il n' est pas chez lui m' affirme sa mère, une blonde stable, lassante, qui fume des Fortuna, regarde Vivement Dimanche, lis Marie Claire Déco, en écoutant Norah Jones (si!). Une femme qui fait, sans doute, refaire sa cuisine au noir, vote à droite comme son père, regarde Julie Lescault, et attend sa retraite.
M' interroge sur la possibilité qu'il m' ait, nonchalement, posé un mammifère végétarien originaire de la péninsule Ibérique, très prolifique et largement répendu.
Le bippe. Finis par l' appeler, lui laisse un message rageur. Continue de marcher sur 3 mètres. Matte un joli garçon, typé "underground-james-dean", fumer des tubes. Etablissons un contact visuel d'importance. Echangeons quelques mots incongrus cités hors-contexte. Souhaite que Vincent apparaisse à ce moment, repense aux réprimandes du blond platine.
M' échappe lorsque la conversation devient tendancieuse. C' était pourtant un mec marrant.
Rentre en chargeant Ludwig von 88 à fond, balance la tête sur Le Petit Adolf Et Le Petit Jean Marie.
Une fois chez moi, tope un thé à la pomme, colle une photo de Robert Hue sur mon mur. A côté de Raffarin, et Ardisson.
vendredi, janvier 02, 2004
Date: Fri, 2 Jan 2004 14:09:35 +0100 (CET)
De: "Chlo(é) R."
Objet: Usage
Il de rigueur de souhaiter une bonne année aux gens de son entourage, en ce moment.
J'avais eu l'idée de vous souhaiter une mauvaise année, pour deux raisons: la première était que comme on souhaite une bonne année, celle ci est mauvaise; la seconde, qu'une année ne peut être bonne, même dans l'ensemble. Partageant mon idée hyper novatrice, je me suis fait traiter de bobo pessimiste par un intello aux cheveux gras qui se reconnaitra.
Donc, à défaut de mon annonce d'une année apocalyptique, je vous souhaite une délicieuse année à tous.
Mais encore quelques mots (mal synthaxés) à propos des resolutions que vous ne manquerez pas de prendre, ne niez pas, nous savons qu' un tiers d'entre vous veut arrêter (de fumer, ou autre), un tiers veut bosser, et le tiers restant privilégier les activités culturelles à la paresse estudiantine internationalement reconnue. Il est souhaitable, de renoncer à ce genre de choses. Concentrez vous sur des choses plus à votre portée (le bon goût, faites voeu de bon goût, et j'en ferais de même, en portant deux doc marteens de la même couleur), ou d'intêret général (le piratage de jetparadise.net, par exemple).
Cependant, comme je suis conformiste malgré les apparences (qui sont trompeuses etc...), je vais donc vous souhaiter [sincèrement] une véritable bonne année, avec un certain équilibre entre les mauvais coups, et les satisfactions, des partiels/examens/contrôles/brevets/cap/bep/[...] réussis selon vos efforts, et plus si possible. Je vous souhaite aussi, que je réussisse à attraper cette année enfin, le sens de la ponctualité. Et pour vos oreilles fatiguées des dialogues des teletubbies, le bon goût dans les références.
Je ne mentionne pas que cette année, j' espère que vousferez plein de découvertes musicales, sociales, littéraires, historiques (le ministre des loisirs sous Blum, c'était Léo Lagrange), etc... car je l'ai déjà fait l'an dernier.
Sur ce, sans doute à bientôt, ou à plus tard...
Chloé
ps: longue vie au fns!
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